3e Tour de Provence et du pays de Sault


Samedi 29 et dimanche 30 Mai 2004


Une fois n'est pas coutume, c'est Patrick le logisticien. Ca ne rassure pas à priori et à tort puisqu'il a déniché un hôtel au coeur du village de Sault, à deux pas du départ. Un logis au confort disons rustique mais à la restauration convaincante. Ce n'est pas Luis, grand amateur de tripes à la provençale qui me contredira. Patrick était également en charge du parcours. Un itinéraire hautement touristique avec un empilement systématique des AOC des côtes du Rhône aux noms évocateurs, Gigondas, Vacqueyras, Beaumes de Venise.... Un peu longuet mais très joli. On retrouve nos deux équipiers du sud Yann et Marc licenciés Tronchois de circonstances, permettant d'aligner une équipe complète, pour leur donner les maillots et se présenter. Les dossards sont récupérés avec les heures de départ du prologue, une reconnaissance du parcours de cette même épreuve, un peu de mécanique et au lit.

Samedi 29 au matin,  prologue Sault - Aurel

POUR SIX CENTIEMES

Luis ouvre le bal à 9h 01' 30" avec l'équipement complet du coureur de chrono, une sorte d' Indurain version velue. Il ramène des impressions plutôt bonne sur le parcours reconnu la veille par grand vent et des informations précieuses pour les autres. 6'38"
Eddy : Ses raclements de gorge mesurables sur Richter témoignent d'un total investissement sur ce bout de route. Résultat : 9e au scratch avec 6'14", du bon boulot
Patrick juge durement sa prestation avec un coeur qui refuse tout net de monter, heureusement, il est 2e à 6/100e avec 5'58". Il hérite du bouquet du vainqueur, absent au protocole et tente d'expliquer avec sa diplomatie "maison", que faire la remise des prix à l'heure ou tout le monde aspire à manger n'est pas leur meilleure idée.
Michel prétend avoir dessiné une belle courbe cardiaque et reste fier d'un style unanimement reconnu. Des sensations qui reviennent et un moral qui suit. 21e au scratch avec 6'27"
Yann et Marc apprennent, un prologue c'est une nouveauté pour eux.

 

Distance 4.4 km
Moyenne* 44,6 km/h
Dénivelé 25m
T° moyenne 24°C



Samedi 29 après midi
, Sault - Sault

JARRET BRAISE

Bien après un copieux repas composé de jarrets d'agneau de sprinter braisé pour la ration protéique, c'est le départ fictif puis un arrêt réel donnant lieu au départ réel, vous suivez ? Je vous rassure, nous non plus, on a eu du mal. Puis, c'est le lâché de 190 coureurs en meute à l'assaut du parcours sérieusement accidenté comme si leur repas du soir en dépendait. Résultat : le premier col est monté à fond de train, ça saute dans tous les sens. Le nom du col ? le col de l'homme mort, ça ne s'invente pas. Pour le même prix, on en profitera une deuxième fois dans l'autre sens, histoire de mieux apprécier. La suite ne sera qu'une succession de montées (5 cols à gravir), et descentes parfois miraculeusement entrecoupé d'un bout de plat balayé par une vent rarement de dos, un bonheur.
Patrick : Dans le peloton à 2'30" des vainqueurs. Problème de moteur dans le dernier col. A noter une trajectoire limite - limite dans un virage et au delà de la limite pour le coureur suivant. Il se retrouve 10ieme au général.
Eddy : C'est la grande forme, lui aussi rejoint Sault dans le premier paquet. Content de sa prestation. 13ieme le soir au général.
Marc : Solide, il arrive à quelques 5' du peloton malgré la persistance de crampes.
Michel : Un point de côté dans le premier col, puis la forme revenant termine bien et s'offre 20 bornes dans le vent, seul en vue de l'arrivée, à 10' du vainqueur. A noter, une piqûre d'insecte en fin de course.
Luis : Moteur cassé et moral en berne. Luis est déçu, son problème : se faire larguer en descente l'obligeant à chasser comme un trappeur sur le plat d'ou des crampes sur la fin. Il termine en facteur et termine la randonnée touristique entreprise la veille en voiture.
Yann : Difficile dès le début sans doute à cause du départ rapide.

Distance 95 km
Moyenne* 33 km/h
Dénivelé 1655m
T° moyenne 23°C



Dimanche 30 Mai au matin, Sault - Chalet Reynard

Forcément, Sault étant au pied du Ventoux, penser escamoter l'ascension du célèbre mont relève de l'illusion, surtout que l'étape de la veille était d'une platitude désespérante, on se serait cru en Beauce, il fallait bien ajouter un brin de dénivelé. La surprise du matin concerne l'arrivée. Au lieu de s'arrêter bêtement, disons - le, au chalet Reynard, et pour cause de travaux, on nous a dégotté une petite route militaire de derrière les fagots, dans le bois donc, dont le peloton allait en dire des nouvelles pas plus tard qu'avant le départ, beaucoup se retrouvant avec des braquets inadaptés. C'est donc parti, vite, question d'habitude pour un petit tour avant d'attaquer le gros morceau. C'est tout au début que l'explosion de produisit ayant pour conséquence le morcellement, la ventilation, la dispersion du peloton sur la route.
Patrick : Grâce à un 25 dents trouvé in - extremis (merci Franck), il pointe en 8ieme position juste derrière les hommes de tête. Toujours 10ieme au général.
Eddy confirme, il a mis toutes ses forces dans la bataille, mais perd quelques places au général.
Marc assure une jolie montée et conforte sa place au général
Michel : Il aime bien ses pentes, mais des jambes insuffisamment reposées en décident autrement. Le 2e souffle arrive à 6 km du sommet, un peu tard.
Yann : dur, très dur pour Yann.
Luis : Les premières pentes lui sont fatales, en délicatesse avec un tendon, Luis renonce.

Distance 42km
Moyenne* 28,6 km/h
Dénivelé 1120m
T° moyenne 16°C



Dimanche 30 Mai après midi, Chrono par équipes Sault - St Trinit

PERFIDE ALBION

C'est la dernière ligne droite, mais pas plate, de l'épreuve que ce chrono sur le plateau d'Albion. L'enjeu est clair, aller chercher simultanément la 8e place au général pour Patrick et la 5e voire la 4e place du classement par équipes. La casquette de directeur sportif vient d'échoir sur la tête de Luis, un rôle rempli avec le sérieux et le calme nécessaire à cette nouvelle mission. Il reste donc 5 coureurs dans l'équipe. On donne les conseils et les consignes à Yann et Marc n'ayant jamais participé à ce type d'épreuve. Michel fait le départ relevé par Eddy puis Patrick. Yann et Marc ne relaient pas, c'est prévu, ce qui l'est moins, c'est l'explosion quasi- immédiate de Yann, puis, peu après, les difficultés de Michel qui rendra les armes 13' après le départ. Patrick et Eddy tourneront avec Marc en appui, résultat grandiose, 4e temps et objectifs atteints !

Distance 28km
Moyenne* 42,4 km/h
Dénivelé 245 m
T° moyenne 27°C

*: Patrick

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C'est dit....

Luis, dans une colère montante, de moins en moins intérieure : "regardes ça, la manette des plateaux, elle est dure, ça m'énerve, je comprends pas"
Patrick : "Attends, je vais voir ça....ça fait longtemps que tu l'as pas nettoyé ton vélo ? Parce que là, tu vois, tes câbles sont légèrement bloqués par le sucre qui a coulé sur le passe- gaines. Regardes, un grand coup d'eau, et ça marche !"


Michel : "Bonjour, c'est autorisé les casques de chrono ?"
un organisateur : "...Heu, oui, c'est autorisé, pourquoi ça le serait pas ?"
"parce que c'est interdit !"
" Oui, mais l'année dernière, je me souviens, certains en avaient !"
" Ha oui, mais l'année dernière, c'était autorisé, "
"Ha bon"
"Donc, on fait comme on veut !"
"En quelque sorte, oui"



"Il est pas un peu karaï l'hôtel quand même ?"
"Non, il est très nature et puis gueule plus fort, les patrons habitent juste au dessus, j'ai pas envie de dormir dans la bagnole, moi !"



Luis : "Mon meilleur moment de la course ?  Le petit café pris en terrasse après mon prologue, peinard avec un journal"


L'organisateur : "Vous allez être content, on a dû modifier l'arrivée, donc, au lieu d'un faux plat montant, ce sera deux bornes de montée dont une à 14%"


Eddy : "J'ai l'impression que le lit penche"
Michel : "Pardon ?"
"j'te  dis que le lit penche"
"Ha oui, mais ça c'est normal, c'est un lit bateau, et comme ce soir y'a un peu de houle, ça penche, allez dors, mon marin !"


Michel : "Ce cuissard, il me blesse jusqu'au sang, ça fait super mal." Joignant le geste à la parole, il tombe le jean et expose ses lésions en se courbant à Marie- Jo crédule. C'est le moment que choisi un automobiliste égaré pour demander son chemin au groupe de 5 devenu hilare. Il ne sera d'ailleurs pas déçu des explications puisque deux routeurs ne seront pas d'accord sur l'itinéraire, pendant ce temps, le pantalon retrouvait sa place.