La Marmotte
Samedi 3 Juillet 2004
"Et voilà le travail, sept heures
et quart !"
"Ha quand même !"
"Oui, bon c'est sur, il a fallu s'en occuper sérieusement,
j'ai rogné une grosse poignée de minutes dans la croix de fer,
en faire sauter une ou deux dans la vallée de la Maurienne,
raboter du temps dans le télégraphe, en gagner dans le Galibier
et puis fignoler dans la montée de l'Alpe d'Huez. Par contre,
rien à faire pour le départ, en 2003, on a roulé à 47 de
moyenne. Bon, en tout cas, ça passe"
"Ca passe, ça passe, oui, sur le papier !"
"Pas faux, mais faut bien faire un tableau de marche, c'est
ce que j'ai fait et faut s'en tenir à ça !"
Le problème des plans sur la comète ou sur le papier, c'est
qu'ils peuvent être franchement optimistes, surtout lorsque
l'architecte ne fait ni dans le détail ni dans la dentelle.
Pour l'édition 2004 de la marmotte, les objectifs sont ambitieux
pour Patrick* - 7h15 donc, raisonnables pour Michel, brillant 2e
du Marmotton 2003 et Eddy - moins de 8h, après quoi, ils disent
ne pas revenir et flous pour Luis si ce n'est de terminer.
L'assistance voiture à de nouveau été mobilisée avec comme
nouveau guetteur, Romain. Des numéros de plaque inférieurs à
900 nous permettrons de partir juste derrière les prioritaires,
au beau milieu d'une nuée de Hollandais et de Belges fans
de bananes, quitte à en scotcher quelques- unes sur le cadre.
Une question demeure quid du dé- scotchage ?
Départ prudent, tranquille, pile l'inverse de l'année dernière,
avec Patrick devant, Eddy et Michel au milieu et Luis derrière.
Le premier pointage se fait à l'assistance, un kilomètre avant
le sommet du Télégraphe ou Patrick pointe 5' devant Eddy, lui même
à 5' devant Michel, Luis est à 15' de Michel. On refait les
comptes au ravitaillement après Valloire lorsque Michel,
franchement surpris, voit arriver devant ses roues Eddy et
Patrick sortant d'une longue pause restauration. Explication,
Patrick n'est pas au mieux, il est même pas bien du tout, il
profitera du passage de la voiture d'assistance pour hisser le vélo
dessus et le bonhomme dedans. Devant Eddy et Michel trouve le
temps et le Galibier un peu long, ils passeront de concert le
sommet, sans regret d'être débarrassé de cette difficulté. La
descente est expédiée prestement permettant de revenir sur des
groupes en dépensant un minimum d'énergie. Bourg d'Oisans se
profile, bonne nouvelle, le goudron a été refait, mauvaise
nouvelle, le réverbération est terrible et la chaleur
suffocante. Eddy, il y a peu, inquiet de la naissance de crampes,
s'envole dans la montée tandis que Michel est victime d'un problème
de refroidissement du moteur relayé par une fringale avec tête
qui tourne en prime à trois longues, très longues bornes de
l'arrivée. Luis fait le malin devant la voiture d'assistance en
sprintant avec le sourire, histoire de prouver sa bonne forme,
une fraîcheur que personne difficilement contestable l'arrivée
passée.
Résultats :
Eddy : 7h40'
Michel : 7h58'1" -il voit le couperet de son objectif
tomber derrière ses roues.
Luis : 8h25'