Dimanche 25 janvier2004

N'ayons pas peur des maux.

  
  Première sortie officielle de TVS sur ses terres, comprenez la Tronche. Le lieu de rendez- vous à donc été donné à ... Meylan, plus précisément à l'île d'amour (l'amour, toujours l'amour) . Ceci dit, on se rapproche sensiblement, puisqu' habituellement, les entraînements se déroulent plutôt sous le ciel du nord Isère. La prochaine fois, c'est décidé, départ de la Tronche. Eddy est le gentil (!?) organisateur, il a  prévenu les gentils membres et prévu le parcours, décidé du rendez- vous, même si il y a eu un léger flottement. Après les habituels tergiversations liés aux oscillations barométriques dont Martial ne se remettra pas, le ciel Grenoblois nous a réservé un accueil brumeux, humide puis franchement ensoleillé avec des températures favorables.

    Le but de la sortie était de fédérer et non pas de dégoûter les nouveaux arrivants et surtout, tenir compte des différents états physiques de chacun. Sur ce point, il a fallu mettre en garde et répéter préventivement afin d'obtenir des principaux habituels dynamiteurs un accord de principe, une sorte de Yalta  cycliste. Etaient donc à pied d'oeuvre ce matin là : Patrick, Marie- Jo, Laurent, Denis, Eddy, Michaël, François, Daniel, Jean Jacques et Michel. Finalement, on en a ramenés quelques autres, mais ils ne sont pas à nous.

    On a roulé gentiment, prudemment, comme l'impose une pérégrination urbaine pleine de ralentisseurs, quilles souples, îlots directionnels, trous, bosses et trottoirs. A vrai dire, les plus ruraux d'entre nous ont eu quelque mal à se concentrer sur ce type d'obstacles, il est vrai que lors d'un changement de direction en rase campagne, on regarde vaguement la présence de voitures et surtout, une fois le changement de direction effectué, c'est fait pour vingt bornes, au bas mot. Ici, que nenni, il faut ouvrir l'oeil et le bon, voir les deux et faire une confiance aveugle à la roue qui vous précède.

    Le petit peloton glissait calmement sur la chaussée, profitait des paysages de Basse Jarrie, de  ses rails traversantes en biais, de ses jolis carrefours, devisant le coeurr léger et puis à l'abord d'une petite route sur un passage à niveau, Eddy, ouvrant, non pas sa gueule mais la route, lors de son passage sur de nouveaux rails s'est intégralement, totalement, vivement vautré à terre dans un bruit sourd. Le garçon a tapé la tête, heureusement protégé par le casque sur la traverse métallique et le bois, même pas précieux. Quelques-uns ont pu franchir l'obstacle, pas Michaël qui a testé son Trek flambant neuf sur le bitume, ce dernier se relèvera indemne, son vélo aussi. Eddy, lui, nous a fait peur, il s'offrira un séjour à terre, façon footballeur attendant que l'arbitre sorte un carton de sa poche. Eddy relève toi, il n'y a pas d'arbitre. Contusions multiples, le casque aussi, mais rien de cassé le bonhomme est solide. Je dirai bien qu'il avait les nerfs à Vif mais nous étions à Jarrie et il était plutôt calme et puis je ne calembours point dans les alpages. Ce point précis marquait bruyamment le début d'une zone tout spécialement casse- gueule, finement gelée. La suite du programme prévoyait l'ascension d'une petite bosse avec une descente même pas en sous bois, même pas à l'ombre, orné de rails et sans doute joliment glissante. Il fut décidé de l'escamoter et de rentrer calmement, le pourcentage de pertes prévues ayant été atteint avec un brio qui m'étonne encore. "Tiens j'ai crevé" lâche Laurent. Denis sait à cet instant précis qu'il vient d'avoir du travail. Laurent l'assiste et lui sort volontiers une chambre à air ou un outil et regarde l'homme de l'art désabusé et confiant.

     Il convient de faire une remarque. Après Franck, c'est au tour d'Eddy de tester les installations de notre réseau ferré national. C'est curieux cette fascination quasi mystique. On se souvient de l'abnégation avec laquelle Franck a tenté de démobiliser un pont SNCF en course, aujourd'hui Eddy semble s'inquiéter du matériel de la voie, pour ce faire, il remet au goût du jour une vieille tactique employée par les indiens d'Amérique, en tout cas, moi je l'ai vu dans Lucky Luke, ce doit être ça, l'appel du rail.