Acte 1, scène 1 :


A la poursuite d'Hibernatus

    Samedi, un brouillard Londonien enveloppe le nord Isère, Patrick propose de rouler sur les hauts plateaux de Dolomieu, le paysage est sympathique et surtout visible, ce qui n'était précédemment pas le cas. D'après l'auteur du parcours, improvisé à chaque carrefour, ce n'est pas très vallonné. Le cardio avouera quand même un dénivelé de 890m pour 70 bornes en fin de compte. Vrai, c'est pas vallonné, c'est montagneux avec des montées mesquines ou des bosses qui n'osent pas se l'avouer, juste le temps de prendre un rythme qu'il convient d'abandonner aussitôt. Nous ne sommes pas loin du  domicile d'un célèbre licencié, absent en ces temps de frimas, ne sortant d'hibernation que par température positive,  évoluant à ces heures pas perdues pour tout le monde sous le chaud soleil des Asturies, une région également réputée pour son cidre. Armé d'un flair inouï, nous trouvons rapidement l'"home sweet home" mais pas l'homme étant sensé le garnir avec sa famille, suis-je clair ? Alors pour signer avec tact et bon goût notre passage, une poubelle fut déposée sur la boîte à lettres et une planche orna le pare brise de la voiture. Au cas ou, on est allé voir dans son précédent logis, des fois que la nostalgie l'ait gagné irrépressiblement, mais là c'était un peu par erreur, enfin à cause d'un grand carrefour que le routeur a omis de voir. Michel, en délicatesse avec sa roue arrière voilée, accepte avec plaisir l'invitation de Patrick dans le but de remettre tout ça droit, ou plutôt rond. "L'est pas voilé ta roue, t'as arraché l'oeillet" selon l'homme de l'art. Une jante de rectifiée, trop fort, sans doute !



Acte 1, scène 2 :


Régime sans selle

    On reprend le même brouillard, on lui fait prendre un peu de hauteur, on ajoute l'humidité qui va bien et on se retrouve avec un temps à ne pas mettre devant un suicidaire. En prime, fait pas chaud et on n'arrive pas à trouver la faille pour se réchauffer les os. Martial, qui crève avec une constance qui force l'admiration depuis quinze jours, se tient à carreau. Cependant, trouvant la sortie trop calme, il s'organise un petit bris de rayon dans une descente, dans une relance à époumoner Armstrong, un petit "shting" pour un beau résultat, faut desserrer les freins par tous les moyens,  le garçon, un brin têtu, refusant de faire de la force sur les 40 bornes restantes. Franck, auteur d'un petit "ting" à l'origine indéterminée en début de sortie, nous produit un très net "crack" condamnant la selle. Le chariot soutenant la partie précédemment nommée n'en peu plus de sa position reculé et démissionne. On démonte le tube, Franck range toutes ses petites affaires joyeusement éparpillées et c'est reparti en danseuse. 10 bornes comme ça, paraît que c'est fatiguant, ça tire, ça le lance au niveau des quadriceps. En tout cas, Marie-Jo qui déprimait de voir Franck travailler sa danseuse, comme ça, au moins, c'est fait ! Les camarades ne sont pas très charitables et se moquent ouvertement de lui, disant qu'il prépare un sprint (voir fig.1). D'autres, lui proposant de s'asseoir sur le cadre et de pédaler ainsi. Bon, ça marche, mais on a un peu l'impression qu'on  a piqué le vélo du petit frère, en tout cas le spectacle est intéressant, drôle à défaut d'être esthétique (fig. 2).

 

figure 1 figure2