Derrière l'ancien rideau de fer bruyamment effondré il y a une bonne décennie et demie, on ne rigole pas tous les jours, entre les conflits, les centrales qui se mettent à péter aux quatre vents ou les sous marins infiniment submersibles. Aujourd'hui, la faune locale se rebiffe ! Pour en être moins grave, ce n'en est pas moins douloureux.

    L'histoire, authentique, se déroule en Serbie, déjà pas mal servie en malheurs en tous genres. Un Serbe, on en trouve une quantité insoupçonné sous ses latitudes, goûte un repos selon lui bien mérité sur le bord d'une rivière bucolique après avoir cassé une petite graine dans ce cadre souriant, verdoyant, paisible. Tombé dans les bras de Morphée à défaut de mieux, il se réveille sous l'effet d'une forte douleur. Un mal pinçant à un endroit très sensible de son organisme, le pénis. Une écrevisse est aux prises avec l'engin et doit entreprendre de vouloir le boulotter, je ne vois pas d'autres explications, au grand dam de son propriétaire qui s'y est attaché eu égard aux services rendus et à rendre. Faudra quand même m'expliquer soit pourquoi il dormait à poil soit comment cette bestiole plus habitué à garnir les plateaux de fruits de mer que les calebards à pu remonter à ce niveau de son anatomie. D'un côté il y a tout lieu de se réjouir, l'écrevisse ne prospère que dans les eaux épargnées de la pollution, dans nos contrées, on n'en trouve plus traces, de plus, c'est rudement bon. Le bonhomme ne partageant pas forcément cet avis de gastronome, ce qui est fort dommage, n'ose pas affronter la bête de front et renonce à écarter lui même les pinces du monstre, ben oui, faut le comprendre, une écrevisse, c'est impressionnant, un homard, je dis pas, mais une écrevisse, ça nous fait bien sept, huit voire neuf bons centimètres en frontière de Tchernobyl et développe une pression délirante pour les plus culturistes de ces crustacés. Bon, donc, il crie, d'abord ça le détend ensuite ça fait marrer les écureuils et, on le sait peu, mais l'écrevisse est très mélomane, même si l'animal aurait préféré une chanson de Lynda Lemay plutôt qu'un concerto en "ouille" majeur (non, j'ai pas oublié une lettre). Il parvient à alerter un randonneur, surpris de se retrouver devant ce bout rouge. Le marcheur est donc allé randonner du côté des secouristes de l'hôpital voisin. Les hommes de science, en blouse blanche et gyrophare, accourent, l'histoire ne dit pas s'ils se marraient en arrivant, avec du matériel de désincarcération et des épées d'acier trempés pour combattre les ardeurs guerrières du  bestiau. L'ablation de la queue et du reste de l'écrevisse s'est  parfaitement déroulé. L'inculpé ne fit aucune déclaration, si ce n'est qu'elle en pince pour l'organe dorénavant un poil flétri et sanguinolent. La cour voulut relaxer dans la rivière le fautif avant que la victime ne décide de l'envoyer rejoindre un poulet sauté, qui lui, justice à lui rendre ne l'avait nullement agressé. Habituellement, la vengeance est un plat qui se mange froid, mais chaud, c'est très bon aussi !