(Par Franck P)
Au rayon "mésaventures", laissez-moi vous raconter celle vécue aujourd'hui même avec mon tout nouveau compteur. En fait, je traine depuis des années une véritable poisse avec les compteurs à vélo. Chaque fois que j'essaye de changer de modèle, vous pouvez être sûr que je vais avoir un problème sans tarder et que je vais devoir remonter mon ancien compteur (qui lui, ne me laisse finalement jamais en rade !).
Ça m'a déjà fait le coup il y a deux ans lorsque j'ai investi dans un compteur avec altimètre et thermomètre intégrés (deux fonctions que ne rempli pas mon fidèle compteur habituel).
Nous sommes donc au printemps 2006. Peu de temps avoir monté mon VDO flambant neuf, je casse le câble de l'émetteur. Je commande donc un nouvel émetteur dont je sectionne à nouveau le câble quelques jours plus tard (à cause d'un erreur de montage de ma part, faut dire ce qui est...).
Dépité, je réinstalle mon ancien compteur.
Nouvelle tentative en 2007 mais cette fois, ayant retenu les leçons du passé, je décide d'investir dans un système sans fil.
Mon nouveau VDO MC 1.0 me donne entière satisfaction pendant... 1 mois avant que l'émetteur se mette à déconner sans raison apparente.
Je le ramène au vélociste qui m'en fourni un nouveau.
Je l'étrenne quelques semaines avant qu'il me lâche à la suite d'une sortie sous la pluie (le compteur est pourtant réputé étanche).
Je le ramène au magasin qui reconnait que le problème n'est pas normal et me change illico l'ensemble (sous garantie).
Hélas, au passage à la caisse, le nouveau compteur ne supporte visiblement pas les champs électromagnétiques émis par les barrières antivol et, lorsque je veux le monter une fois arrivé chez moi, je constate avec effroi que les fonctions thermomètre et altimètre (les deux pour lesquelles j'ai justement investi !) déconnent à plein tube, m'affichant des données fantaisistes avec des températures variant de 0 à 40° en quelques secondes et une altitude passant allègrement de -5000 mètres à +9000 mètres en deux coups de pédales... Si les données sont flatteuses, elles ont surtout le don de m'exaspérer.
Là, évidemment j'aurais dû le ramener au magasin et exiger qu'on me le change à nouveau, mais de guerre lasse, je choisis de le conserver tel quel pour le monter sur mon VTT (les fonctions vitesse, moyenne, heure, chrono, etc... continuent de fonctionner normalement) et remonte mon ancien compteur sur mon vélo de route (pour info, c'est un Cateye BC08 sans fil. Incassble, celui là !).
L'été 2008 se profile, je recommence à monter et descendre des cols à tout-va et regrette tout même le temps ou la fonction altimètre me permettait de connaitre l'altitude et le dénivelé de façon instantanée. Même constat pour la température, déplorant de ne pas savoir s'il fait plus ou moins de 30 degrés...
Mais non, je ne craque pas... Enfin, pas jusqu'à que la pile de mon vieux cardio-fréquencemètre me lâche (au moins 8 ans d'âge, il a comme qui dirait fait son temps).
Comme je sais qu'il existe désormais des systèmes tout-en-un incluant les fonctions compteurs + altimètre + thermomètre + cardio-fréquencemètre à l'intérieur d'un seul et même appareil, je décide de franchir le pas.
Le Polar est un peu cher alors j'investis dans un Sigma BC2006 MHR à 99 euros. C'est une petite somme mais je suis un homme heureux ! Mon penchant pour les statistiques va être plus que satisfait.
Je monte mon nouveau compteur non sans peine, mettant plus de deux heures à le faire fonctionner quand 1/4 d'heure aurait dû largement suffire. Le compteur a du mal à capter et je ne sais si cela provient du capteur, de l'aimant ou du compteur en lui-même... Finalement, au terme d'une bataille acharnée, la bête finit par fonctionner, sans que je sache vraiment pourquoi.
J'effectue une première sortie de 50 bornes et me régale avec toutes ces données fournies en temps réel, passe mon temps à bidouiller la bestiole, à appuyer sur tous les boutons pour mesurer ma FC moyenne, ma vitesse max, mon altitude, la baisse de la température au sommet de la côte, etc, etc... C'est engin est un vrai petit ordinateur de bord et je suis redevenu un vrai gamin (ai-je seulement un jour grandi ?)...
Deuxième sortie aujourd'hui : 78 kilomètres prévus. De bonnes jambes et une motivation accrue par les données affichées sur mon Sigma rutilant.
Hélas, au bout de 66 bornes, au terme d'une longue descente, mon compteur cesse brutalement de fonctionner. Je me dis que le capteur a dû s'éloigner un peu de l'aimant à cause des vibrations. Je tente donc, tout en roulant, de rapprocher le capteur de l'aimant et, ping, le voilà qui se prend dans les rayons, occasionnant la rupture immédiate des deux morceaux de rizlan qui le maintiennent fixé à la fourche...
Mon capteur s'envole et retombe sur le bitume. Je freine, m'arrête et descend du vélo pour essayer de le récupérer mais la circulation est importante à cet endroit et je ne peux m'engager sur la chaussée sans risquer de me faire écrabouiller.
Je suis condamné à attendre la fin du passage d'un convoi d'une dizaine de voitures qui se suivent cul à cul en priant pour qu'aucune d'elle ne roule sur mon capteur...
Tout se passe bien jusqu'à la dernière de la file qui ne l'évite pas et roule pile-poil dessus... La petite coque de plastique se broie sous la pression des pneus dans un craquement sinistre.
La voiture passe, mon capteur trépasse, scindé en plusieurs morceaux, gisant sur le bitume tel une œuvre abstraite, ressorts et circuit électronique au vent... Paix à son âme.
Je ré-enfourche mon vélo, le compteur et le moral en berne.
Ce soir j'ai remonté mon ancien compteur : 10 minutes chrono. Décidément, lui et moi, on est fait pour s'entendre !
Demain je contacte le vélociste pour commander un capteur. En attendant, je ne me plains pas, le Sigma continue de remplir les fonctions altimètre, thermomètre et cardio-fréquencemètre, tandis que le Cateye joue son rôle ancestral de compteur. Finalement, à eux deux, ils me fournissent toutes les données qui m'intéressent. Mais merde, c'est pas ce que je voulais, moi ! je veux mon "tout-en-un" à 99 euros !
Je ferai donc une énième tentative prochainement. Je vous dirai si mon mauvais Karma avec les compteurs neufs se poursuit... ou pas !