Par Franck P
Il y avait Pierre, et il y avait les autres... Championnat Rhône-Alpes Ufolep disputé sur un circuit vallonné de 8,6 km, autour de la commune de Charly (69) TVS représenté par 5 coureurs :
Course des 40/49 ans (8 tours de circuit, soit 77 km) : En résumé : "Il y avait Pierre, et il y avait les autres"... C'est par ces quelques mots que Patrick a résumé la course, juste après l'arrivée. 41 concurrents au départ, mais un coureur au dessus du lot. Echappé dès le 1er tour, d'abord en compagnie d'un coureur, puis d'un second, Pierre est rejoint quelques tours plus tard par 6 autres coursiers parmi lesquels Patrick et Philippe (Despesse, du Fontanil) partis dans deux contres successifs. Mais le groupe ainsi reconstitué voit rapidement Pierre porter une nouvelle attaque vers la mi-course et partir seul vers la victoire. Patrick, perclus de crampes, ne peut pas disputer le sprint pour la 2ème place (il se classe 6ème), mais Philippe Despesse assure fort bien la relève et parvient à accrocher la 3e place. Derrière, le grand écrémage s'est fait au fil des tours, et il ne reste plus qu'une dizaine de coureurs au sein du peloton avec quasiment tous les Isérois, à savoir Laurent, Franck, Stéphane (Bocquier, de Villard Bonnot) et Stéphane (Moine Picard, de Bourgoin). Laurent, très en verve toute la course, se classe 15e. Franck, malchanceux, crève à 2 kilomètres de l'arrivée et termine en roue libre, puis à pied, avant de remonter sur le vélo juste histoire de franchir la ligne, à la 19e place. Avec la victoire de Pierre, le titre des 40/49 ans reste ainsi dans l'escarcelle de TVS.
Le régional, course particulière où les adversaires valeureux de la saison deviennent des alliés loyaux pour un jour. Le meilleur compliment sur l'Isère viendra d'un coureur d'un département voisin qui dira quelque chose comme "Ah l'Isère, vous, vous savez courir ensemble". Les supporteurs sur le bord de la route, aussi, ont fusionné et il ne s'agit plus que d'encourager, dans la bosse, les maillots jaunes. C'est avec l'esprit un peu détaché que j'arrive sur le circuit du régional ce dimanche, c'est pas mauvais signe du tout mais cela fait quand même un peu bizarre d'être dans cet état pour mon tout premier régional UFOLEP. Est ce le dernier week end sans courir qui a fait du bien à la tête et au corps, permettant de souffler pour mieux repartir, ou cette séance d'entrainement particulière, toujours faite la veille des grands évènements et qui a le don de me décontracter complètement? Sûrement les deux. On se perd à plusieurs lors de l'échauffement, ne reconnaissant pas le circuit: la descente démarre plus tôt et est plus prononcée que prévue, les profils d'OpenRunner une nouvelle fois, m'induisant en erreur. Il est parfois étriqué et tournicotant ce circuit, et avec le vent, il va falloir être devant pour éviter des efforts inutiles. Au premier tour, je mène le peloton tout le premier quart de tour à un tempo assez soutenu, mais l'on commence à me doubler des deux côtés lors de la descente et paf, le peloton ralentit brutalement face au vent: cela a le don alors de m'énerver prodigieusement et je double par les côtés après avoir vu Laurent faire un peu de cyclo-cross sur le bas côté, et lance la première attaque rapidement, contrairement à tous mes plans. Seul Christophe, coureur de l'Ain, est alors motivé pour partir de si loin, nous nous entendrons bien ensuite et l'écart monte rapidement. A fortiori, la stratégie de se lancer tôt était bien la bonne car au vu des photos des autres courses, où l'on voit les coureurs sur des développements importants dans la bosse, on devine que le rythme est très fort dans cette partie du circuit et peut être plus décousu ensuite... J'y suis en 50*25, la chaine bien trop croisée, et passerais ensuite sur le petit plateau. Notre allure est linéaire sur tout le tour, et nous ne sommes jamais exposés aux accélérations collectives rageuses qui éreintent les jambes peu à peu. Un 3ème homme nous rejoint après quelques tours, mais peu à peu la moyenne s'étiole et derrière cela s'active avec le retour d'une demie douzaine d'unités, dont, soulagement, Patrick et Philippe. Les cartes sont redistribuées, cela me va bien, tous les favoris sont là, Patrick me dit que c'est un peu cuit pour lui, moi je lui dis que cela va, et me ravise, disant même à Philippe un peu plus loin, que cela va même très bien. Nous faisons à peine trois kilomètres tous ensemble, que je profite d'un instant d’inattention d'un favori pour attaquer à 2 tours 1/2 de la fin (en fait 3 tours 1/2). Personne ne me suit, mais un peu plus loin, je déraille juste avant d'aborder la descente. Impossible de remettre la chaine en roulant, je suis contraint de m'arrêter. Il y'a un pataquès au niveau des galets derrière et c'est à peine croyable sur le moment, mais je repars encore en tête, ayant visiblement crée un gros écart très vite. Je finis cette mini "Manu" (une vraie "Manu" se fait seul depuis le km 0 ou presque et cela j'en aurai jamais le courage et la force) en recréant à nouveau l'écart, et soufflant uniquement dans le dernier tour pour savourer. Derrière l'Isère s'est démené à tous les étages, dans le peloton et les contre attaques, et dimanche prochain, on sera à nouveau adversaires, mais avec toujours plus de respect entre nous, car ce n'est que du vélo et c'est cela qui est bien. Après l'arrivée, Patrick dont c'était la course de fin de saison, nous partage la barre ChaCha-Maxx et pour ceux qui connaissent, c'est comme un biscuit Shocks, mais au chocolat au lait et en plus grand.
Patrick, échappé après le 3ème tour A l'échauffement les sensations sont excellentes, les 380w se font sans aucune sensation de forcer, sans aucun mal aux jambes, ça faisait longtemps que cela ne m'était pas arrivé. Mais dès les premières minutes de course, je dois me rendre à l'évidence, y a un truc qui cloche, je n'arrive pas à respirer. C'est certainement du à ce début de printemps et ses pollens. Bref ca m'arrive parfois. Je suis dans le dur dans les bosses et je prends un point de coté. Cependant au fil des tours ca va de mieux en mieux, tout le monde ayant fini par se calmer. Il faut dire que la manière avec laquelle Pierre a su imposer sa marque sur cette épreuve, ça vous calme les plus excités !
Laurent, à l'attaque Encore une belle journée de vélo! Les jambes étaient bonnes, mais encore une fois, pas au bon endroit au bon moment... Il s'en est fallu de peu pour que je prenne la bonne échappée, la prochaine fois peut être. Bref, du coup, pendant que certains roulaient à rythme régulier devant, j'ai essayé de jouer les équipiers modèles en contrant jusqu'au bout, toute tentative de revenir sur les échappées. J'espère ainsi avoir apporté ma pierre (sans jeu de mot) à l'édifice. Mais une chose est sûr c'est qu'à la longue ça use! Au final, ce régional aura sans nul doute été ma course la plus dure de ce début de saison. Je termine donc bien fatigué mais avec le plaisir d'avoir eu prise sur la course.
Franck se bat pour se maintenir dans le paquet Bon sang, c'est dur le vélo ! Je me croyais en forme mais il ne m'a pas fallu plus de 5 km de course pour comprendre que, finalement, eh bien, non, pas tant que ça ! Pierre, lui, n'est visiblement pas soumis aux mêmes doutes et s'échappe dès le 1er tour. Je tente alors, en compagnie de Laurent, Patrick, et des autres Isérois (tous ont vraiment joué le jeu, merci Stéphanes (oui, au pluriel car ils étaient deux dans le coup !) et merci Philippe... on a formé une belle équipe !), de participer au contrôle de la course. Mais le rythme est élevé et je souffre terriblement à chaque passage de la bosse, étant régulièrement obligé de consommer bêtement une énergie folle pour recoller aux roues que je n'ai pas réussi à accrocher. Malgré tout, ça tient et notre peloton, d'une quarantaine d'unités au départ, a déjà perdu la moitié de ses éléments.
Course des 20/49 ans (9 tours de circuit, soit 86 km) : En résumé : Une petite trentaine de coureurs au départ, allant des 17/19 au 30/39. La course démarre sur les chapeaux de roue, avec une première sélection effectuée dès me départ. Vincent (qui s'est auto-affecté le titre d'équipier pour Olivier Picard, du SCALE) parvient à se maintenir dans le groupe de tête. Avec un gros tempo imprimé par les 30/39 ans, Vincent est victime de crampes et se fait lâcher à plusieurs reprises au passage de la côte d'arrivée... Malgré le désir de mettre pied à terre, il revient à chaque fois et place même plusieurs attaques jusqu'au pied de l'arrivée, dans le dernier tour, pour fatiguer les adversaires d'Olivier. Picard n'a plus eu qu'à prendre les roues pour tous les battre au sprint. Vincent finit 4e de la catégorie (sur 9 au départ)
Vincent, maillot du SCALE, cuissard du Fontanil, et gants TVS, mais toujours aussi élégant ! Psychologie, psychologie. Pierre avait raison, le vélo est un sport très difficile (le plus dur dixit Clovis Cornillac, au sortir des 5000 km qu'il a fait pour tourner "La grande boucle »), qui se joue principalement dans la tête. Je l'ai peut-être réellement compris ce dimanche.
Récapitulons la liste non-exhaustive des réprimandes amicales des grands : remontrance placement dans le peloton, c’est fait. Remontrance alimentation, c’est fait aussi. Conseils entrainement optimal, c’était assez divisé, difficile de trancher. Remontrance entretien du matos, voilà une bonne chose de faite. Qu’est-ce qu’il peut bien me rester ? Je vous le demande. Mes poils qui repoussent, mes cheveux trop longs, mon vice pour la mousse et les soirées marathon ? Mon manque de vitamine C, de magnésium, ma petite voix d’enfant attardé qui aurait pris de l’hélium ? Ma passion pour le beurre et la crème fraiche, mon amour pour l’âme sœur que j’ai importé de Marrakech ? Mon calvaire qui se prolonge, moi qui n’est jamais ramené de bouquet, alors que j’écris des récits à rallonge, pour espérer la notoriété…
A propos de la course, ça démarre très très fort, je dois boucher 50m en haut de la cote, puis l’écrémage par l’arrière se fait naturellement. Je tiens mon rang d’homme fort (je veux dire, dans ma tête seulement, cf : patrick) et je suis tjrs dans les roues et ne fais que peu d’efforts superflus. Olivier attaquera même quelques fois, et nous suivons tout ce qui bouge chez les jeunes. Mais comme nous courrons avec les 30/39 (composé de pas mal d’hommes forts), je la joue parfois à la Lady Diana, et je coupe les ponts avec quelques fuyards, créant ainsi des cassures qui feront forcer les vieux. Je suis content de rester dans la roue de jérome Giraud pendant 7 tours, jusqu’à ce qu’il démarre, et là ça embraye, et j’ai des crampes. Du coup j’ai toutes les peines du monde à monter vite et à forcer. Une cassure s’est faite derrière moi, mais un gars du VC couxois me ramène parfaitement en bas de la descente. J’observe du haut de mes 163 centimètre de splendeur nacrée , reposant sur des chevilles enormes, j’observe que le plus fort coureur de Bourgoin, contrairement à ces habitudes, avait quelques peines à tisser sa toile dans le groupe, tel un Spiderman, pour boucher les trous dans la bosse, et je savais qu’aujourd’hui, ce ne serait pas l’homme à régner.
Donc à la cloche, je n’en peux plus, Romaric me dépose, je me retourne, dernier du groupe… Je fais tomber le petit plateau, aller, c’est fini… Puis je vois que devant ça temporise. Je remets la plaque, et raccroche le wagon en bas de la descente. A partir de là, toujours avec Romaric, nous lançons quelques petites attaques (très courtes, car je n’ai plus d’essence), pour tester les deux « gros poissons » de la caté. Ils font toujours l’effort. J’attaque en tete la deuxième bosse du parcours, puis les crampes me reprennent, en danseuse, je laisse filer. Encore 50m de retard sur ce qui reste du paquet. Dans le replat, je remet la plaque, je rentre, et je rattaque sur la gauche de la route dans la foulée, avec Romaric. Je récupère quelques secondes, encore un peu décroché, sur le plat, puis j’en remet une, de dernière un peu plus longue cette fois, mais je me fais contrer. Toutefois Olivier a bien suvit, il prend le virage en deuxième position, il sprint, il gagne. Du moins, c’est de loin ce que j’ai vu.
Grand coup de chapeau à Pierre et à tous les TVS qui ont fait du bon boulot. Pierre, plus fort que jamais je crois, qui a même était faire une sortie après sa course, dans les Monts du lyonnais…quel homme ce Pierre. A dimanche au triptyque. |
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