Par Radu
Voir également le CR de Stéphane avec beaucoup de très belles photos qui devraient convaincre chacun que la RGA est un must ! Voir l'ensemble des six étapes en fin d'article. Voir également la Traversée des Pyrénées 2012. La Cyclo de la Route des Grandes Alpes (RGA) est organisée depuis plusieurs années par l'association Courir et Découvrir. La RGA relie la Méditéranée (Menton) au lac Léman (Thonon-les-Bains) (ou inversement) à travers 16 cols des Alpes françaises. Pour s'attaquer à la RGA il faut non seulement une bonne préparation physique et morale, mais également une parfaite organisation : Philippe et son staff ont été exemplaires. Grâce à eux, Patrice (intendance), Eric (mécanicien), Corinne (ravitaillements), Nadège (infirmière), Laure, Laura, Valérie, Sophie, Xavier, Patrick (kinésithérapeutes), Olivier (cameraman et routeur) et Xavier (médecin), la centaine de cyclistes au départ de Menton a pu se concentrer sur l'essentiel : pédaler, se ravitailler, pédaler encore, prendre des photos, se faire masser et soigner, manger, dormir, et recommencer le lendemain ! Voici un bref compte-rendu de cette semaine exceptionnelle. Samedi 15 juin : de Thonon-les-Bains à Menton, en autocar. La plupart des participants s'est donnée rendez-vous au camping Saint-Disdille, près de Thonon. On est accueilli dans la bonne humeur avec du café et des croissants, sous un soleil radieux. Il a fallu faire tenir tout le matériel (vélos et valises) dans la soute du car, deux remorques et un minibus, ce qui ne fût pas une mince affaire. Finalement on quitte Thonon vers 10h00 du matin, direction Menton via le tunnel du Mont Blanc, le val d'Aoste, la plaine du Po et les Alpes Ligures pour arriver à Menton vers 18h. Ensuite on prend le temps de préparer nos vélos pour le lendemain et on se dirige vers la plage pour une pasta-party sur la terrasse d'un restaurant avec vue imprenable sur la baie de Menton. On se couche tôt, bien évidemment. Dimanche 16 juin : Menton (0m), col de Castillon (700m), Sospel, col de Turini (1605m), Bolène en Vésubie, Saint-Martin de Vésubie, col Saint-Martin (1500m), vallée de la Tinée (500m) et arrivée à Isola (850m). 121km, 3320m+, 2500m-. Au départ de Menton, on rentre rapidement dans le vif du sujet avec l'ascension du col de Castillon (700m+), descente sur la magnifique ville de Sospel, suivi de l'ascension du col de Turini (1250m+). L'enchaînement de ces deux cols se passe très bien, les pourcentages ne dépassant guère les 8%. La descente sur Bolène est rapide et impressionnante. Une route en lacets, probablement une des plus belles descentes de la RGA. En rejoignant la vallée de la Vésubie il faut remonter jusqu'au village de Saint-Martin et entamer ensuite l'ascension du col Saint-Martin au moment le plus chaud de la journée (1000m+). Cette première journée a été marquée par trois chutes, heureusement sans gravité, deux cyclistes sont néanmoins forfait (fracture de clavicule et blessure au mollet). Lundi 17 juin : Isola (850m), Saint-Sauveur en Tinée (500m), col de la Couyolle (1680m), Beuil (1380m), Valberg, col de Valberg (1670m), Guillaume (800m), Saint Martin d'Entraune, col de la Cayolle (2330m), Barcelonnette (1100m). 122km, 3000m+, 2700m-. C'est une étape difficile. Après une belle descente de 14km, la première ascension se déroule dans un beau paysage méditéranéen. On aperçoit, à droite, le beau village perché de Roubion avec sa petite place ombragée et ses terrasses qui invitent au farniente... Le col de la Couyolle est verdoyant (1150m+). S'ensuit une très belle descente jusquà Beuil, puis une montée de quelques kilomètres jusqu'à Valberg, courte ascension (1km) jusqu'au col de Valberg (300m+ depuis Beuil), puis longue descente jusqu'à Guillaume. Le col de la Cayolle (1500m+ et 40km) est la première grande ascension de la RGA. C'est un col magnifique dans un paysage de montagnes encore parsemées de névés, dominé sur la gauche par le mont Pelat (3052m, très belle randonnée à ski). Le versant Ubaye est encore plus sauvage. Mardi 18 juin : Barcelonnette (1100m), Jausiers, Saint-Paul sur Ubaye, col de Vars (2100m), Guillestre (1000m), vallée et gorges du Guil, Arvieux, Brunissard, col de l'Izoard (2350m), Briançon (1250m), Chantemerle (1380m). 112km, 2600m+, 2350m-. Quelle étape ! Sûrement la plus "esthétique" avec deux ascensions très sérieuses, chacune précédée de longues portions de faux-plats montants (vallées de l'Ubaye et du Guil). L'ascension du col de Vars est relativement courte (12km, 800m+) avec les deux derniers kilomètres à 10%. L'Izoard, quant à lui, est d'une toute autre dimension. C'est sûrement la portion la plus exigeante de la RGA (dans le sens Sud-Nord), avec une ascension longue de 33km (1300m+), les dix derniers kilomètres (dont une courte descente de 0,5km à la Casse Déserte), affichant un pourcentage moyen de 9%. Profitant de la fraicheur matinale, j'ai franchi le col de Vars avec beaucoup de facilité. L'Izoard fût de moins bonne augure. À la chaleur étouffante de l'après-midi (je supporte très mal l'accumulation de canicule et efforts intenses) s'est rajoutée une douleur lancinante dans le bas du dos qui m'a obligé à mettre pied à terre par trois fois. Heureusement que le staff a prévu de nous asperger d'eau fraiche ! La descente sur Briançon nous permet d'atteindre rapidement Briançon, puis s'ensuit une dernière petite ascension jusqu'à l'hotel Olympic, à Chantemerle (Serre Chevalier). Une collation très copieuse et les massages de Sophie m'ont remis complétement d'applomb. Au briefing quotidien, on apprend qu'on n'a aucune chance de gravir les cols du Galibier et de l'Iseran - tous les deux fermés. Avec Philippe, Olivier et Stéphane on étudie deux options : ascension du col de l'Echelle, descente sur Bardonnechia et Suza, ascension du Mont Cenis et descente à Lanslebourg. Cette option aurait été intéressante dans l'hypothèse d'une ouverture de l'Iseran dans l'après-midi. Finalement on opte pour une deuxième option qui s'avère être l'étape la plus difficile de toute la semaine. Mercredi 19 juin : Serre Chevalier (1380m), col du Lautaret (2050m), La Grave, Bourg d'Oisans, Rochetaillé (735m), col du Glandon (1900m), Saint-Etienne de Cuines (450m), col de la Madeleine (2000m), Notre-Dame de Briançon (470m). Transfert en autocar à Val d'Isère. 171km, 3760m+, 4630m-. Au départ de Chantemerle, l'ascension du col du Lautaret (700m+) se présente comme une longue rampe montante et on n'a cesse de penser aux deux autres cols de la journée. On descend la Romanche au pas de course (Jean-Louis tombe puis crève dans un tunnel, mais se relève, répare et repart - quel moral d'acier !). Heureusement que je connais bien le Glandon (1400m+), car il est dur ! La descente est longue, sur une route sinueuse et plutôt étroite. En compagnie de François, on arrive à Saint-Etienne sans encombre, où un ravitaillement nous attend. On nous apprend que le col de la Madeleine serait fermée et que, de plus, une coulée de boue nous obligerait à passer par la petite route de Montgellafrey. Finalement on nous annonce que le col est ouvert mais que la route principale reste fermée (en pratique elle a été ouverte à la circulation vers 12h, mais on ne le savait pas). Au départ de la RGA, je craignais d'avoir froid au Galibier et à l'Iseran. On a eu très chaud dans la vallée de la Maurienne, balayée par un vent sec, ainsi que dans les premiers lacets de la route de Montgellafrey. Cette dernière est redoutable. Heureusement que de nombreuses fontaines permettent de se rafraichir ! L'ascension est très difficile, sans lacets et des pourcentages de VTT (jusqu'à 17%). Je franchis les passages les plus raides en danseuse, mettant mes jambes à dure épreuve. Stéphane m'attend au croisement avec la route principale. Il nous reste 4km d'ascension. On réalise que la plupart des cyclistes avaient emprunté la route normale qui venait d'être ouverte. J'accompagne Corinne sur environ 1km. On arrive au col vers 15h00 (1500m+). Bien cuits mais heureux ! On est accueillis par une journaliste et un cameraman de France 3 Alpes, fort impressionés par nos exploits. Contrairement à ce que certains ont pu supposer, je n'ai pas mangé de tarte aux myrtilles au sommet de la Madeleine - la preuve par l'image : http://pluzz.francetv.fr/videos/jt_1920_alpes_,84029148.html (4:20 à 5:20). Au bout d'une très longue descente, on arrive à la petite gare SNCF de Notre-Dame de Briançon. On embarque dans un car vers 17h00 pour une arrivée au centre UCPA de Val d'Isère autour de 18h30. Je me précipite dans ma chambre, sous la douche, puis je me jette sur la table de massage de Xavier. Quel bonheur ! Mon dos se détend complètement, les cuisses et mes mollets redeviennent souples. D'ailleurs je n'ai plus eu de problèmes de dos les deux derniers jours. Merci Xavier ! Jeudi 20 juin : Val d'Isère (1840m), Bourg Saint-Maurice (1280m), Cormet de Roselend (1950m), Beaufort (720m), col des Saisies (1660m), Flumet (930m), La Giettaz (1160m). 113km, 2100m+, 2800m-. La pluie (battante) est au rendez-vous de cette 5e journée, mais heureusement pas pour longtemps. Je pars à 7h00 de l'UCPA et j'arrive à Bourg Saint-Maurice à 8h00. Au sec. J'entame aussitôt la montée du Roselend, me sentant très en verve. Le temps frais me convient parfaitement. Je parcours les 20km en 1h32 (800m+) et je bascule de l'autre coté sans m'arréter au col, le vent soufflant assez fort. Le ravitaillement est à 1km sous le col à l'abri du vent. Descente sur Beaufort, suivi tout de suite par l'ascension du col des Saisies (950m+), puis descente sur Flumet et ascension des premières pentes du col des Aravis pour atteindre La Giettaz (1160m). On arrive juste avant l'orage qui se déchaîne sur des paysages verdoyants. Vendredi 21 juin : La Giettaz (1160m), col des Aravis (1528m), La Clusaz, Le Grand Bornand, col de la Colombière (1660m), Le Reposoir, Cluses, Taninges, Les Gets (1220m), Thonon-les-Bains (450m). Le ciel est parfaitement bleu au matin de la 6e et dernière étape. L'euphorie s'empare de moi et j'oublie totalement que j'ai 650km et pas loin de 16000m+ dans les jambes. Avec Stéphane et Cyril on franchit rapidement le col des Aravis, on se jette dans la descente et on se retrouve rapidement à La Clusaz puis au Grand Bornand. L'ascension du col de la Colombière est une bonne occasion de faire la course avec un vélo électrique. Il arrivera au col 5 petites minutes avant moi, en même temps que Stéphane. Sousl le col il y a Le Reposoir, notre dernier ravitaillement, occasion de prendre Corinne en photo, charmante et souriante, comme d'hab. La suite se déroule parfaitement. J'arrive même à lâcher Cyril (32 ans, marathonien) dans l'ascension des Gets. Il n'y a plus qu'a se laisser glisser jusqu'à Thonon et profiter du superbe buffet que le staff nous a préparé. En six jours j'aurai parcouru 747km et 16700m+ en 41 heures et 12 minutes. J'ai eu la chance de ne pas chuter et de ne pas crever. Une belle expérience sportive et humaine que j'ai partagée avec Stéphane, Cyril, Jean-Louis, Thomas, Lennart, François (x2), Serge, Jean-Marie, Claude, Jean-Paul, Benjamin, Jean-Claude, Michel, Denis, Geoffrey, Aurélien et plein d'autres. Je conseille la RGA à tous les cyclistes. Et je me dis qu'il faudra aussi le faire dans le sens Thonon-Menton, accompagné cette fois de quelques TVS, bien sûr ! La RGA étape par étape: 1ère étape : Menton - Isola 2ème étape : Isola - Barcelonnette 3ème étape : Barcelonnette - Serre Chevalier (Chantemerle) 4ème étape : Serre Chevalier - Notre-Dame de Briançon (transfert en autocar à Val d'Isère) 5ème étape : Val d'Isère - La Giettaz 6ème étape : La Giettaz - Thonon-Les-Bains
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