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Articles15: Sur les Routes du Bourbonnais

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Par Franck P

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18/05/2016 : Ajout de 61 nouvelles photos retrouvées 1 an après sur le forum des organisateurs et où l'on peut constater que les 2 TVS ont été sur tous les fronts !

  • Course à étapes organisée sur 3 jours (du 15 au 17 mai) et 4 étapes (3 en ligne + 1 CLM).
  • TVS représenté par Patrick et Franck P

Le contexte général :

TVS espérait présenter une équipe d'au moins 5 coureurs et un directeur sportif pour cette 7ème édition des Routes du Bourbonnais mais les contraintes familiales des uns et la malchance des autres (la vilaine fracture d'Alain 15 jours seulement avec la course) ont contraint les verts et blancs à revoir leurs ambitions à la baisse avec la seule présence de Patrick et Franck et l'absence (qui s’avérera préjudiciable) d'une véritable voiture suiveuse. Une équipe minimaliste, donc, que cela n'aura toutefois pas empêcher de briller.

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Equipe certes réduite mais fière au départ de la 7ème édition des Routes du Bourbonnais


1ère étape : Cressanges-Cressanges, 68 km, 820m de D+

En résumé :

Une étape faite d'une succession de bosses et autres coups de cul comme le seront toutes celles de cette édition 2015 des RDB. Après un écrémage successif au fil des kilomètres, il ne reste plus qu'une petite cinquantaine de coureurs à l'amorce de la dernière bosse du jour où l'étape se joue. Patrick tient le rythme des meilleurs et se classe 14ème tandis que Franck cède à 4 km de l'arrivée et perd 1'15 sur le peloton.

Les commentaires de Patrick :

Assez rapidement je m’aperçois que la course ne va pas être facile, d'abord il fait froid, le vent souffle fort, on ne connait pas grand monde, et sur un parcours inconnu de type montagnes russes, à chaque coup de cul tout bouge, et tout rentre dans le rang dans la descente. Mais sur une bosse suivie d'un faux plat, un coup s'en va, et ira au bout. Je ferais quelques tentatives, mais sans résultat. On note que le copain d'Alain, Olivier D qui a un équipier devant fait la chasse avec une efficacité remarquable. Arrive la dernière descente avant la dernière montée. J'avais imaginé tenter une sortie dans cette descente, mais ça descend peu, et sans virage. En plus il y a quelques vraies remontées au milieu qui mettront un terme à ma tentative, car le principe avant la bosse finale était de s'échapper sans forcer, grace à mon vélo qui fend la bise... Comme j'ai pu voir que les coureurs du coins sont de vrais puncheurs qui font mal, j'attaque la bosse devant pour assurer un train et éviter les démarrages trop violents. Ca marche à peu près (j'aurais du/pu forcer plus), il y a aura quand même des démarrages, mais avec le sprint tous seront repris.
Le vainqueur de l'étape Pierre B prend le maillot jaune.

Les commentaires de Franck P :

Plutôt bien dans la course malgré quelques moments plus délicats où il a fallu serrer les dents pour tenir dans le paquet qui se réduisait au fil des difficultés, je me fais surprendre dans la bosse finale (que nous n'avions hélas pas reconnu... en fait, nous n'avions reconnu que les 3 derniers kilomètres de l'étape alors que la vraie difficulté se situait juste avant, ce que nous ignorions...) un peu trop longue pour moi.
C'est d'abord Patrick qui assure le train du peloton dans cette grimpée, derrière un groupe de 4 échappés, et je ne suis pas loin derrière, bien accroché dans les roues. Mais ça se gâte lorsque des accélérations se produisent dans la deuxième moitié de la côte et où je sens le moteur se serrer... Je cède ensuite rapidement du terrain pour arriver 1'15 derrière le peloton et plus de 2'00 derrière le vainqueur du jour, un peu déçu par ce coup de moins bien au moment crucial de la course.

Le classement de la 1ère étape

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2ème étape : Noyant-Noyant, 79 km, 1130m de D+

En résumé :

Une échappée comptant 5 coureurs se dessine vers le 25ème kilomètre et va jusqu'au bout avec une étape remporté par un Isérois d'adoption (mais originaire de l'Allier), le Rivois Romain Dekaezmaker. Patrick termine à la 5ème place du peloton (12e de l'étape) qui arrive 2'30 derrière les fuyards. Franck, échappé pendant une dizaine de kilomètres en début d'étape est victime d'une crevaison et de l'absence de voiture dédiée pour le ramener. Il parcourt les 55 derniers kilomètres seul et perd 20 minutes dans l'affaire.

Les commentaires de Patrick :

J'ai peu dormi, et je suis un peu mou au départ de cet étape. Le principe est de garder des forces pour faire un chrono correct avec mon nouveau vélo qui sans être un vélo de chrono est le meilleur vélo que j'ai jamais utilisé pour faire un chrono. Le profil est encore plus montagnes russes (ils commencent a bien faire ces Russes, déjà qu'ils nous prennent notre Samuel), la tache s'annonce difficile. Franck à l'air bien, en tout cas il n'a pas peur et se lance dans une échappée juste avant les premières difficultés, c'est à dire tout de suite. On le rattrapera en pleine bosse et comme je ne le verrai plus j'ai cru jusqu'à l'arrivée que cela lui avait été fatal. Revenons à la course, un coup part bizarre, des costauds mélangés à des moins costauds et quand tout se décante et se trie, c'est cuit, les costauds sont devant. Bon alors je vais me concentrer sur l'économie. A l'attaque d'un coup de cul, le maillot jaune (lors des 3 étapes les échappées qui iront au bout auront toutes laissées le leader au chaud dans le paquet), attaque fort, mais comme on voit le sommet (on est dans un village), je laisse filer en douceur pour arriver au sommet dans les derniers. Mais la virage à gauche et horreur la bosse continue, et on ne voit même pas le sommet... le paquet explose en trois, et il me faudra 4km pour revenir sur le paquet de devant, avec l'aide de 2 ou 3 coureurs, paquet réduit à 25 suite à cet épisode Juste un peu plus tard on traverse un lieu dit "Les boules" (je n'ai pas rêvé : C'est ici), et quelques centaines de mètres plus loin, le motard qui signale un danger a remplacé son drapeau jaune par une petite culotte jaune. Je ne comprends pas bien ces signes. Arrive enfin la dernière bosse, qui à mon gout se monte plutôt tranquille, et je ne fais le sprint que pour garder le contact avec la tête. C'est à ce moment que j'apprends que Franck a crevé et sans attendre on me parle de problème pour le ramener dans paquet derrière la voiture. C'est pas très clair mais j'en conclus qu’il a eu du mal à gérer le derrière voiture sur ce parcours, c'est la faute des Russes quoi. Et c'est après une longue attente et son arrivée que j'ai pu avoir toutes les explications...
Le vainqueur de l'étape Romain D prend le maillot jaune.

Les commentaires de Franck P :

La course est annoncée comme difficile avec une succession discontinue de bosses et de descentes, un vrai parcours de montagnes russes ! Les sensations sont bonnes au départ de cette 2ème étape et malgré la déception de la veille et un départ pied au planché rapidement éprouvant pour les organismes, je me sens prêt à faire la course et à tenter des choses.
J'essaye une première attaque au bout de 8 km en compagnie d'un costaud du coin mais nous sommes repris 2 km plus loin.
Deux kilomètres de plus et, à la faveur d'une descente, je me retrouve à remonter à l'avant du peloton emmené par Patrick. Je profite de l'élan pour placer une nouvelle accélération et me retrouve de nouveau échappé, rapidement rejoint par 3 autres coureurs. Nos relais ne sont pas assez appuyés à mon goût et notre escapade ne prend jamais plus de 25 secondes d'avance. Cela dure tout de même 8 km avant que nous nous fassions logiquement rattraper à l'entame d'une bosse. Les efforts fournis au cours de ces 8 kilomètres font que je peine à reprendre le rythme du paquet qui vient d'accélérer. Je raccroche les toutes dernières roues et me fait véritablement la peau pour ne pas me faire éjecter.
A peine 3 kilomètres plus tard, alors que je m'évertue à remonter dans le peloton pour éviter toute déconvenue, je m'aperçois que ma roue avant est presque à plat, crevaison lente. Pas le choix, faut s'arrêter et attendre la voiture d'une autre équipe qui a emporté l'une de nos paires de roues.
Le véhicule met un temps qui me paraît infini à arriver et je comprends dès lors qu'il sera très difficile de rentrer sur le peloton, d'autant que le changement de roue est assez laborieux : le conducteur ne se rend pas compte que sa voiture recule pendant que nous tentons d'attraper ma roue enfouie sous un tas d'autres dans le coffre.
Au moment de remonter sur mon vélo, il s'est écoulé près de 2 minutes. Je dis au conducteur que je vais me mettre dans l'aspiration pour essayer de rentrer au moins sur les derniers coureurs mais, alors que je m'attends à ce que le véhicule démarre doucement et se mette devant moi, je le vois accélérer à fond et me planter là, sans même un mot ni un regard.
Je peste, y vais même de quelques jurons... Je suis écœuré. Il reste 55 bornes à faire et je n'ai pas une seule roue à prendre, seul en pleine pampa Bourbonnaise...
Je parcours les premiers kilomètres à un rythme élevé avec l'espoir de retrouver des coureurs lâchés mais je ne vois personne, à part un cycliste complètement cuit que je dépasse et dépose dans la foulée.
Au bout de quelques bornes menées tambour battant, je me relève et décide de garder un peu de jus pour le chrono de l'après-midi.
Les minutes s'égrènent et j'en arrive à me demander ce que je fous-là, à me dire que j'aurais mieux fait de rester à la maison plutôt que de faire 3 heures de bagnole pour ça, et à regretter de ne pas avoir mon appareil photo sur moi pour réaliser quelques clichés du joli paysage environnant. Dans les derniers kilomètres, je finis tout de même par rattraper puis laisser derrière moi deux autres coureurs lâchés, mais ça n'est même pas une consolation.
J'arrive avec 20 minutes de retard sur les premiers, avec les jambes et le moral bien entamés, surtout dégoûté par la façon dont se sont déroulées les choses avec cette voiture qui ne m'a pas attendu... Pour moi, la course est désormais pliée. Heureusement, Patrick, lui, est encore bien dans le coup avec une belle 12e place ce matin. De quoi continuer à se battre lors de la dernière étape.

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Franck, lors de son échappée en début d'étape (crédit photo : Team cycliste Chatelguyon)

Le classement de la 2ème étape

Le classement général après la 2e étape

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3ème étape : Tronget-Tronget, CLM de 8,5 km, 67m de D+

En résumé :

TVS a fait honneur à sa réputation de club de rouleurs avec Patrick qui, avec son vélo traditionnel mais très aéro, réussit la performance de se classer 7ème en 12'15, une cinquantaine de secondes derrière le vice-champion national de CLM (derrière Pierre en 2014 !). Pour sa première compétition avec un vélo de CLM, Franck prend la 26ème place en 12'47, après avoir conservé le meilleur temps provisoire pendant une vingtaine de minutes et l'arrivée des cadors.

Les commentaires de Patrick :

C'est avec comme seule modification l'ajout de prolongateurs que je prends le départ. Je choisis de ne pas descendre la potence (je n'aime pas bricoler mon vélo pendant les courses), je suis un peu haut, mais "étroit", et je suis bien, l'effort est facile. Je n'ai reconnu le parcours qu'en voiture, il n'y pas de difficulté technique à priori, et Franck qui vient de terminer me le confirme. Je sais que mon problème sera de maintenir les watt dans les parties descendantes car en plus le revêtement n'est pas très bon. Je visais dans mon canapé comme puissance cible (la puissance à essayer de maintenir) 350w, révisée à 320w suite aux 2 premières étapes qui ont fait mal aux jambes, re-révisé à 350w au bout de 30s de course car finalement ça va pas plutôt bien. Au final j'ai fait 319w de moyenne, avec le sentiment d'avoir souvent été à plus de 350. Le relâchement dans la descente bosselée a du être important (il faut que je prenne le temps de regarder les données, mais c'est certain, je ne sais pas forcer quand ça secoue trop*). Le classement est bon, je voulais entrer dans les 10. Mais l’écart avec le premier (Jean-Luc P, le vice champion de France, derrière Pierre) reste énorme. Je me console en voyant que les 3 gars devant moi sont accessibles (1s/km à gagner, reco = meilleure gestion = +5w, plus un vrai casque CLM ?)...
Le vainqueur de l'étape Jean-Luc P prend le maillot jaune.
[*] En gros : 7'00" 330w puis 2'31" à 290w puis 2'42" à 345w

Les commentaires de Franck P :

Tellement démotivé après ma mésaventure du matin, j'hésite même à mettre ma combinaison de chrono, mais une bonne sieste et les encouragements de Patrick suffisent finalement à me remotiver pour tenter quand même de ne pas être trop mauvais sur cet exercice du contre-la-montre. Le circuit est un peu vallonné et en proie à pas mal de vent, favorable sur la première moitié du parcours, défavorable sur sa partie finale. Une reconnaissance à vélo me permet de bien repérer les braquets à utiliser et les trajectoires à prendre. Je comprends aussi qu'il va ne surtout pas falloir se laisser griser par la première partie avec vent dans le dos et en garder sous la pédale pour la partie finale où ce sera vraisemblablement très dur d'aller vite si on gère mal son effort.
Je m'applique donc à rester aux alentours de 300 watts sur les premiers kilomètres et à monter la principale bosse du parcours en souplesse, sur le petit plateau. Puis arrive la 2ème moitié du circuit où j'élève le niveau d'un cran, avec de très bonnes sensations sur le vélo et le sentiment d'être bien profilé sur cette belle machine. Bref, j'ai l'impression d'être un coureur, et c'est assez grisant.
J'appuie encore un peu plus sur les deux derniers kilomètres, essaye d'envoyer 350 watts pour signer le meilleur temps provisoire qui tiendra une bonne vingtaine de minutes avant que les principaux favoris s'élancent à leur tour.
Je me classe finalement 26ème, mais à seulement 3 secondes de la 21ème place.
Juste le temps de filer à la voiture, d'accrocher le vélo et de suivre Patrick en voiture pour assister à sa très belle course. C'est beau de voir un rouleur à l'oeuvre, jugez plutôt dans la vidéo ci-dessous !

QUELQUES IMAGES DE NOTRE PERIPLE DANS LE BOURBONNAIS :
(Choisissez la qualité 720p pour de plus belles images !)

Le classement du CLM

Le classement général après la 3e étape


4ème étape : Souvigny-Souvigny, 99 km, 1110m de D+

En résumé :

Patrick s'échappe dès le 5ème kilomètre d'une étape qui en compte 100. Il part en compagnie de deux autres costauds et parcourt 40 km avant d'être rejoint par 5 coureurs partis en contre, dont le futur vainqueur de l'épreuve (Romain Dekaezmaker). L'échappée à 8 arrive avec 2 minutes d'avance sur le peloton et Patrick la joue très fine pour l'emporter au sprint. Derrière, Franck reste aux avant-postes du peloton pour contrôler ce qui est contrôlable et ne pas risquer de se faire piéger dans une cassure. Il se classe 22ème de l'étape.

Les commentaires de Patrick :

J'ai dormi comme cela ne m'est pas arrivé depuis longtemps. Je suis détendu. J'ai faim, je prends un gros petit déjeuner (Franck me le fait remarquer). Et en sortant mon vélo du lycée pour aller à la voiture, je m'entends penser "aujourd'hui je gagne". Je connais ce sentiment, je ne sais pas trop comment expliquer. C'est un état de "non stress" qui fait que je ne vois aucun problème, ce sont quelques secondes de sérénité tranquille que je traduis dans le contexte d'une course de vélo par un "je gagne", je ne vois ce qui peut m'en empêcher. Rassurez-vous cela ne m'arrive pas souvent et cela ne dure pas longtemps... Et puis même le parcours plus roulant et n'arrivant pas en bosse est avec moi. Et puis je n'ai rien à perdre, je ne suis engagé dans aucun classement...
Dès la sortie du village la course part sur les chapeaux de roues. 2 gars sortent sans attendre et la poursuite est lancée sous la conduite du maillot jaune. Dans une descente le peloton se relève, en restant sur mon élan en position aéro je double tout le monde. Comme en me retournant je vois que j'ai 20m d'avance, je fais une accélération assise à 800w pour tenter de prendre le large discrètement (la technique du démarrage en facteur), et 1km plus loin un coureur me double 5km plus vite et je prends la roue, c'est la roue au pneu bleu, la seule, c'est la roue de Cyril G notre compagnon de chambré, le second de la première étape et 5eme du CLM, un excellent rouleur. On rejoint alors le coureur devant rescapé de la première attaque et on se retrouve à 3. 10km plus loin on a 1mn d'avance, et je commence à me dire que je suis dans une drôle de position pour un vieux sprinter qui devait gagner l'étape... Un vieux routier de 51 ans roulant ces dernières années pas plus de 4500km par an qui retrouve lancé dans une échappée de 95km (j'ai plusieurs fois refait les calculs pour y croire) avec 2 gars qui font 20000km pour Cyril G et 22000 pour l'autre, Frédéric (qui a un CTL à plus de 100, 142 étant son record, et avec un cp5 à 440w pour 170cm et 74kg, on a mangé en sa compagnie la veille, en discutant watt...), et bien il est mal, il est très mal. Mais bon, il faut y aller en essayant de gérer au mieux. Avec des relais autour des 300-330w, à 3 ça passe bien. Ce qui passe moins bien, et qui fait très mal, ce sont les relais de Frédéric qui attaque toute les bosses en me poussant a 450w pour finir a 290w. C'est que son wattmètre, il ne l'utilise qu'a l'entrainement (il s’entraîne souvent avec un certain Gimenez). Mais on arrive à s'entendre et à se régler pour passer les bosses plus en douceur, et notre avance va se stabiliser autour des 1'40" avant que l'ardoisier nous apprenne qu'un groupe de 5 se rapproche. On maintiendra notre raisonnable allure régulière et la jonction se fera à une cinquantaine de km de l'arrivée, avec un peloton à 1'20". Assez vite notre groupe de 8 s'organise; On est sur une partie roulante, sur une route large et bien revêtue, les relais tournent parfaitement, je ne suis pas sûr d'aller au bout de l'aventure, mais je suis heureux, le groupe s'entend bien, il fait beau, et on roule à plus de 50km/h. Au bout de 10km à cette allure notre avance sur le peloton dépasse 2mn, et ne descendra plus en dessous. A huit c'est plus délicat de réguler les bosses, surtout qu'il y a maintenant un peu de concurrence pour les GPM. Je fais au mieux, je suis inquiet, les jambes font mal, mais elles ne semblent pas trop dures. La dernière bosse passée, c'est une concentration maximale pour le sprint. Arrivent les 3 derniers km que l'on a reconnu, la tension monte, je ne sais pas si les jambes suivront, il faudra attendre les 2 premiers coups de pédales à plein watt pour savoir, mais je sais que ça peut le faire, les jambes sont fatiguées mais normalement pas cassées, j'ai passé toute la course à faire attention, j'ai passé toutes les bosses en souplesse, je sais que 100% du stock de l'énergie du sprint est encore là... A 600m Cyril G qui n'est pas sprinteur tente une attaque. Olivier D le copain d'Alain, l'homme à surveiller le prend en chasse et je saute dans sa roue. On revient vite sur lui, trop vite car on est encore bien loin pour lancer le sprint, il faut ralentir, c'est risqué car on s'expose à un contre venant de l'arrière. Mais non pas de soucis, ligne en vue c'est Romain D qui lance le premier. Je n'attends pas je démarre aussi sec sur un braquet plutôt petit, les jambes répondent instantanément sans le moindre soucis (1215w c'est dans la fourchette haute pour une fin de course avec les accélérations de l'avant sprint), et je me retrouve vite à la hauteur de Romain D avec Olivier entre nous en retrait. Il essaye passer entre nous mais cela ne passe pas, (écart de Romain d'après Olivier), je descends alors 2 dents et je remets plein gaz je ne vois plus personne autour de moi (120m, 9s, 1100w depuis le démarrage), et je finis jusqu'à la ligne en me relâchant un peu (6s, 90m, 770w)
Je suis heureux, il faut dire qu'avec le temps qui passe cela m'arrive de moins en moins souvent de gagner une course qui ne soit pas par catégorie d'age ! Et merci à mon nouveau vélo qui m'aura redonné envie de forcer en ce début de saison...
Et pour une fois le vainqueur de l'étape ne prend le pas maillot jaune. C'est finalement Romain D coureur de Rives qui remporte cette épreuve. A noter que le maillot aura changé d'épaules à chaque étape !

Comme le dit très bien Franck plus bas, cette épreuve est remarquable. J'ai passé 3 jours extra en bonne compagnie, 3 jours 100% vélo où rien d'autre ne comptait. A refaire, avec du renfort ce serait encore mieux. Il faut se faire une course à étape par an entre copains, c'est indispensable, autant que le stage de Pâques !

Mon vélo et son bidon, ainsi que mon usage du petit plateau auront fait parler :
>Tu es triathlète ?
<Non je ne sais pas nager.
>A bon, pourtant tu cours comme un triathlète.
C'est gentil, mais "courir comme un triathlète" c'est le contraire d'un compliment pour un vieux coursier comme moi !
>Ah tu es le gars au bidon sur la selle. Mais ça va pas, tu passes toutes les bosses sur le petit plateau ?
<Ben oui, quand je monte à 25km/h je ne reste pas sur la grosse
>A un moment je t'ai vu passer sur le petit, j'ai fait pareil et du coup j'ai sauté
Il faut dire que les gens du coin ont un rapport avec les bosses plutôt du genre rapport de force, et moi mon souci lors de ces 3 jours a été de garder de la force pour un sprint, sachant que les fibres rapides se fatiguent moins lorsqu'on tourne vite les jambes...
>Et tu as un wattmètre, du coup, avec le petit plateau tu fais combien de watt ?
<Le minimum nécessaire, ni plus ni moins, et un changement de plateau n'y changera rien

Les commentaires de Franck P :

Un peu requinqué par le relatif bon chrono de la veille, j'espère réaliser une dernière étape correcte malgré la fatigue accumulée depuis le vendredi.
Une ou deux tentatives de sortie rapidement avortées avant que Patrick prenne la poudre d'escampette en compagnie de deux grosses cylindrées. Leur trio prend rapidement du champ (1'00, puis 1'40 annoncées par l'ardoisier en moto) si bien que je me borne à rester en tête de peloton pour contrôler les éventuels volontaires à la fuite en avant. Cela n'empêchera toutefois pas un groupe de 5 coureurs de sortir après une vingtaine de kilomètres et a finalement rejoindre le groupe de Patrick pour finir à 8.
Je passe donc tout le reste de la course ainsi, dans les premières places du peloton, tantôt à rouler sur de nouveaux fuyards, tantôt à me recaler dans la roue du maillot jaune, bien esseulé pour rouler sur les échappés.
Plus les kilomètres s'accumulent et plus j'acquiers la certitude que Patrick va faire un truc.
Je passe toutes les difficultés sans encombres et me surprends à avoir encore pas mal de jus lorsqu'il s'agit de suivre les différents démarrages dans les dernières bosses du parcours, après plus de 90 bornes de course.
Pour avoir reconnu les 4 derniers kilomètres à l'échauffement, une longue descente jusqu'à la ligne, je sais qu'il faudra être placé pour espérer bien figurer au sprint, mais le comportement de certains coureurs (écarts incontrôlés, coups de frein violents) m'incite à rester un peu en retrait pour ne pas de risquer connement la chute dans les ultimes hectomètres. Je prends donc une modeste 14e place du paquet, 22e de l'étape.
A l'arrivée je retrouve Patrick qui me dit qu'il a gagné. Je suis sans doute aussi heureux que lui, pas seulement parce que c'est un coéquipier, mais aussi et surtout parce que c'est un ami et qu'il demeure à mes yeux comme un vrai champion. Ce fut d'ailleurs un grand plaisir de participer à cette belle aventure en sa compagnie.

Pour conclure, d'énormes remerciements à l'ensemble des organisateurs et bénévoles de ces Routes du Bourbonnais. Cette épreuve est magnifique mais hélas menacée par les derniers règlements Ufolep qui ont fait chuter la participation de pratiquement 40% en un an. C'est, quoiqu'il en soit, l'épreuve la mieux organisée de toutes celles auxquelles j'ai pu participer depuis que je suis licencié Ufolep (soit près de 15 ans) avec un niveau relevé, une ambiance extra, une sécurité au top, des parcours superbes, une logistique impressionnante, un accueil des coureurs excellent, bref une épreuve où l'on sent bien que tout a été prévu pour faire le bonheur des cyclistes engagés.

A ce propos, celui du bonheur des cyclistes, une petite anecdote personnelle pour terminer : Cela se passe au cours d'une descente lors de la dernière étape des Routes du Bourbonnais. Je suis en plein cœur d'un peloton qui file à vive allure à travers la campagne. Sur le bord de la route, les habitants d'un hameau applaudissent à notre passage. Il y a des parents et leurs enfants. Et tout autour de moi, la ruche vibrante et multicolore des coureurs, parmi lesquels j'observe les maillots à damier très distinctifs d'un club local, dont le design a été volontairement calqué sur celui de la glorieuse équipe Peugeot de la fin des années 70, début des années 80... Bernard Thevenet, Michel Laurent, Gilbert Duclos-Lassalle... Et soudain, je retrouve l'enfant de 10 ans que j'étais, celui qui regardait assidûment le Tour de France à la télé tous les étés chez ses grand-parents et rêvait plus tard d'y participer (et même, avouons-le, de le gagner !)... et voilà qu'avec ce beau peloton, ces motos ouvreuses, ces ardoisiers qui nous renseignent sur les écarts, ces voitures suiveuses, ces quelques spectateurs qui nous encouragent et surtout, donc, ces maillots à damier, j'ai l'impression d'y être enfin. J'ai 45 balais bien tassés et je concrétise un peu mes rêves de gosses. Et d'un coup, la chair de poule, les larmes qui montent aux yeux, bouffée de bonheur furtif...
Un grand merci à Roland Domer, aux organisateurs, aux bénévoles et à tous ceux qui nous permettent de réaliser ce genre de rêves !

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Le classement de la dernière étape

Le classement général final

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L'article de La Montagne, après la victoire de Patrick dans la dernière étape

Benoit 17 mai 2015, 16:43

Bravo mon Patrick
Félicitations pour cette victoire avec panache après 3 jours de course.
Je sentais hier soir que tu ferai un truc....
Encore bravo à vous 2.
Partir seulement à 2 et revenir avec une victoire, chapeau bas!!!

VincentP17 mai 2015, 19:19

Superbe! Bravo les gars!

Franck C17 mai 2015, 19:48

Bravo valeureux TVS et mention spéciale à Patrick toujours aussi fort et malin !!!

Eddy17 mai 2015, 20:17

BRAVO !
Et FELICITATIONS à vous 2.
Cela rappelle de vieux et très bons souvenirs de course à étapes.
Au plaisir de vous retrouver sur un vélo à l'occasion d'une future sortie club.

Gianni17 mai 2015, 21:02

Bravo Patrick !!!

Manu18 mai 2015, 10:01

Félicitations à vous deux, très belle course! Et pour une fois, Patrick ne tire pas la langue sur la ligne d'arrivée!

Alain18 mai 2015, 10:02

Superbe victoire de notre Patrick national, qui m'a donné les frissons hier en fin d'am en lisant les résultats. Cela me donne encore + de regrets de ne pas avoir pu courir avec les copains :-(
(Pour l'anecdote, le gars qui termine second du sprint est un collègue très sympa de surcroît et qui s'était proposé de donner ses impressions à nos 2 TVS à l'issue d'une sortie de reconnaissance des lieux.) Bravo aussi à mon bon Franck aussi qui aurait du être dans les 15 au général faute à cette satané crevaison...(

Franck P18 mai 2015, 11:36

Non Alain, au mieux j'aurais fini dans les 30. Eh oui, ton collègue Olivier Dumont est non seulement très sympa mais c'est aussi un super coureur qui aurait pu l'emporter au général avec un peu plus de réussite.
En revanche, Patrick, tu avais raison, quand Dumont me disait que tu l'avais battu d'une demi-roue, ce devait être une roue de grand-bi parce que, là, il n'y a pas photo ! Comme il est fort ce Patoche !

VincentP18 mai 2015, 11:39

Et en plus, si j'en juge à la langue parfaitement rentrée, sans forcer!!!

Patrick18 mai 2015, 12:44

Alain, ton copain est très sympa. C'est aussi un coureur remarquable, dont la réputation dans la région n'est plus à faire. On nous l'a décrit (notre compagnon de chambrée, celui qui occupait ton lit...) comme impossible à décrocher et redoutable au sprint. En tout cas on a pu s'en rendre compte il sait courir... C'est aussi le seul coureur à avoir fait les 7 éditions des routes du Bourbonnais.
Pour l'arrivée, je l'ai gardé devant moi comme l'homme à battre du sprint, et lorsque que Romain D (de rives, le vainqueur au général) lance le sprint, je n'attends pas et je déborde. Lui il démarre avec un temps de retard et se retrouve entre Romain et moi un peu en retrait. La Romain fait un écart (d'après lui) ce qui ne lui permet pas de passer. D'après lui cela lui coûte la victoire, d'après moi j'avais de la marge. Mais en tant que sprinteur à sa place j'aurais dit comme lui. C'est dommage, mais c'est aussi du a un placement pas idéal (par rapport à moi, il ne pouvait pas me controler) et un choix de passage à risque.
Et puis Franck, finalement l'enregistrement de mon PT donne une échappée de 94,850km

Franck P18 mai 2015, 13:01

Ah ben tu vois, ça faisait pas 95 km ! :) Au fait, tu as bien fait de mettre le nouveau maillot pour la dernière étape, c'était mieux pour la photo dans le journal !

Pierre19 mai 2015, 22:31

Franck, ton récit est passionnant à lire. Toutes mes félicitations pour cette belle virée qui se finit en apothéose pour Patrick et chapeau pour ton échappée. Texte et photos donnent envie d'y aller. Croisons les doigts pour 2016. Il faut que l'on en parle dès cet hiver pour se motiver !

Franck P19 mai 2015, 23:07

Merci Pierre. Il est clair que si cette course est à nouveau organisée en 2016, je suis d'ores et déjà volontaire pour y retourner.

VincentP20 mai 2015, 08:18

Rahhh les frissons ... la photo du dernier article! On sent la rage de vaincre!

Alain20 mai 2015, 08:42

Superbe narration Franck, et comme d'hab, non moins superbe vidéo illustrée musicalement. Quel beau souvenir supplémentaire pour Patrick (que je remercie au passage pour avoir évoquer ma déception à l'issue de son magistral sprint !) J'ai effectivement eu le soir même Olivier qui m'a tenu le discours que tu relates ici...la déception ajoutée au manque de clairvoyance probablement car la photo parle d'elle même ! Au fait, vous vous étiez concertés pour "allumer le feu" !?
Que cela donne envie d'être en 2016 en espérant que cette épreuve survivra...
Sinon, Franck, je suis comme toi "un doux rêveur" et j'aime bien...(aussi), le passage de l'anecdote que tu as narrée :-) et ai ressentis ton écœurement suite au dépannage :-(
En tous les cas et heureusement par ailleurs, il est agréable (n'est-ce pas Laurent ;-) de constater encore que les qualités des coureurs et les couleurs de TVS sont une nouvelle fois reconnues !
De chaleureuses félicitations à tous les 2 ainsi qu'à l'ensemble de l'organisation. Allons-y en nombre l"année prochaine et profitons tous des joies incommensurables apportées par le vélo de compétition :-)

Karl20 mai 2015, 11:42

Encore une belle victoire, bravo Patrick et bravo à vous deux d'avoir porté fièrement les couleurs de TVS.

Franck C20 mai 2015, 11:48

Beau récit Franck. Bravo à vous 2 pour votre belle prestation et mention spéciale au vaillant Patrick Chacha Max

Radu21 mai 2015, 15:40

Pour 2016, je vous proposerai d'être DS-adjoint !

Bonsoir les "Montagnards" !
Tout d'abord, bravo pour votre site, vraiment sympa et complet.
Je renouvelle mes félicitations à Patrick pour sa gagne et sa course.
Effectivement la photo parle d'elle même, je me pensais plus près de toi. Dommage pour moi j'ai peut être mal négocié le sprint mais au km lorsque contre de ton compagnon de chambrée, ne voulant pas qu'il gagne (petite histoire entre nous) je me devais de ne pas lui laisser un seul cm ... Ce qui fait que vous avez lancé le sprint dans mon dos. Je revenais bien sur vous, étais en train de te remonter sur la gauche mais ai été gêné par Romain D. J'ai dû repasser derrière toi et tenter de remonter sur ta droite ... Mais c'est comme ça, tu as été le plus fort un point c'est tout ! Et je suis vraiment content que tu l'emportes, Franck et toi êtes vraiment sympas ! Il ne manquait qu'Alain et vous auriez formé une sacrée équipe, difficile à manoeuvrer. Je reste bouche bée devant la vidéo de ton CLM ... rouler à 55 km/h vent défavorable !!! énorme pour moi qui suis une chèvre dans la discipline.
Au plaisir de vous revoir.
Pour info, mon club organisera peut être une petite course par étape dans le Puy de Dôme, la saison prochaine en Pass' Cyclisme. Si vous êtes affiliés, vous serez les bienvenus. Je vous laisse l'adresse de notre forum : http://teamcycliste-chatelguyon.xoo.it/index.php

ERIC ZAZA22 mai 2015, 08:39

Du bon boulot les gars !
Et puis vos commentaires sont vivants , on s'y croirait .
J'aurais presque eu ma petite larme aussi,à vous lire , ces cyclistes , de grands enfants !!
Encore bravo à vous 2 !!

Andre Chaleat22 mai 2015, 14:20

Bravo fiston, tu as réussi un beau coup, bien pensé et prémédité. J'ai beaucoup aimé ton analyse des évènements détaillée et précise. Je suis ravi de constater que tu as fait de gros progrès dans le maniement du français. Je me souviens, lycéen, tu rechignais pour venir à bout de tes dissertations....
Ton enthousiasme de quinquagénaire fait plaisir!

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