Par Franck P
En résumé : Beaucoup de vent et quelques mésaventures pour les deux TVS engagés, parmi lesquels Bastien pour qui il s'agissait de la toute première course de vélo. Un échauffement minimaliste, une erreur d'orientation et des classements hétéroclites à l'arrivée : une 12ème place pour Julien et... la dernière pour Bastien ! Fabien ne figure pas au classement, on attend ses explications ! Bastien et Julien au départ Le commentaire de Julien : Rendez-vous est pris avec Bastien par un dimanche bien venteux.
Le départ donné, je me replace tranquillement dans la 1ère moitié du peloton et assez rapidement j'essaye de partir dans un coup.
Je me laisse glisser en milieu de paquet en ayant auparavant averti Bastien d'en faire de même par deux foi,s mais il a l'air bien devant et continue de rester au vent. Les premières difficultés sont passées presque sans encombre et je suis toujours au contact du peloton d'où 2 coureurs ont réussi à s'extraire. Le moment clé arrive après une descente où je me place en dernière position du peloton pour récupérer, je dépasse Bastien mal placé et l'encourage à prendre ma roue sans succès. Je réussis à rester tant bien que mal dans le groupe, au prix d’un effort intense... Après 2 à 3 km de récup' vent de dos arrive la bosse du parcours. J'essaye de prendre un rythme élevé sans me faire exploser non plus et je m’étonne de suivre des coureurs qui d'habitude me lâchent facilement (comme quoi c'est bien de perdre du poids). On passe le sommet a une petite dizaine, environ 1 minute derrière le peloton. A ce moment, il reste 22 km de plus ou moins faux plat descendant. Les relais vont bien tourner, nous permettant ainsi de revenir sur le peloton a 5 km de l'arrivée où se jouera le sprint pour la 3ème place.
Le commentaire de Bastien : Le grand jour ! Dimanche matin, les jambes usées, je regarde au loin à travers la fenêtre du salon, le regard vide porté vers l’horizon, et j’hésite entre récupérer en roulant tranquillement avec Franck en soirée (bon ok déjà là je ne suis pas très lucide, symptôme d’une fatigue avancée) et aller au GP de Vienne. Encore déçu de ne pas être disponible le 8 avril pour démarrer ma saison, je suis pris d’un élan de motivation, il faut bien commencer un jour et il faut en profiter pour prendre de l'expérience. Surtout, je me dis qu’il faut faire au plus vite des erreurs et apprendre, avant de me retrouver en gros novice aux Routes du Bourbonnais mi mai : je n’ai pas envie d’être le boulet de l’équipe ! Je suis épuisé musculairement, je sors de mon plus gros mois d’entraînement depuis toujours : 26 activités en 31 jours, avec souvent de l’intensité. Il y a encore 2 semaines ma stratégie était de me flinguer sur mars, pour récupération et sur-compensation première semaine d’avril, avec 1ère course le 8... Tant pis, on y va avec la bite et le couteau, l’objectif est clairement d’apprendre à rouler en peloton.
Le parking, ce lieu où tout le monde se change, s’observe, patiente, vérifie son vélo etc… je retrouve Antoine et Fabien Lorigeon, puis Julien Marletaz. Je tombe dans le piège du bavardage ! On s’accroche nos dossards, on se briefe sur le parcours ainsi que les endroits stratégiques, j’essaie de mémoriser tout ça, mais ne connaissant pas la région, je n’ai pas de repère et d’image à associer au texte ! Du coup je préfère retenir qu’il faudra continuellement être bien placé, rester à l’abri mais plutôt devant.
On part s’échauffer avec Antoine, 10 min, 2 petits sprints histoire de faire monter le cardio… ça restera le pire échauffement de l’histoire des échauffements ! En revenant on entend l’organisation qui relance pour l’appel. On se regroupe tous. Yann m’indique que je fais probablement partie des 10 plus costauds de notre groupe d’environ 70 coureurs. Costaud physiquement certes, mais complètement inexpérimenté. Dans ma tête, je me dis que si le niveau d’un cycliste se décompose en deux parties à 50% de physique et 50% d'expérience, je ne suis qu’une moitié de cycliste, et sur les 50% physiques je ne suis assurément pas au top du tout ! Donc je m’attends à morfler ma race, et c’est cool : première compétition, de mauvaises jambes, du vent à faire décoller des parapentes à l’arrêt, un échauffement pourri, c’est la promesse d’une après-midi épique ! Le départ est donné après de longues minutes d’attente. Pour quitter le parking et retrouver la route il faut passer une bosselette de 100m, à mi pente j’aperçois déjà le peloton qui s’étire et s’éloigne à gauche sur la route, et j’ai déjà de mauvaises sensations dans cette putain de montée ridicule… ça promet ! Je fais donc un 1er effort, pour remonter le peloton et me replacer, sur le kilomètre qui nous amène au départ réel en passant sous l’arche de départ/arrivée. A partir de là et pendant 1h environ, je commets l’erreur de débutant que je suis de vouloir rester trop souvent devant, à me jeter sur une bonne partie des accélérations. Julien me le rappelle 2 fois... Je ne regarde pas le cardio mais je sens que j’explore plusieurs fois la zone rouge, et surtout aïe aux jambes, mais AIE putain !! A chaque bosse, je souffre, je vois la quasi-totalité du peloton me doubler… À chaque « sommet » je bascule dans les derniers, avec obligation de relancer pour rester au contact, et me cramer un peu plus. Chose positive, je me sens à l’aise en peloton, je me positionne, je remonte, je me laisse descendre, je relance etc...être serré ne m’inquiète guère, il faut juste rester concentré et vigilant. Arrivé au carrefour de Pommier-de-Beaurepaire, virage à angle droit avant une longue ligne droite d’environ 4 kms, je suis donc en queue de peloton, et badaboum une nouvelle bordure, comme prévu par Yann avant le départ ! Je ne peux que constater les dégâts : ça s’effrite devant moi. Julien me double en costaud et m’encourage, il remonte et recolle. Pas moi. Je vois le paquet s’éloigner, enfin pas tout à fait, j’arrive pendant un moment à maintenir l’écart, à revenir sur un autre mec, que je double pour repartir vers le suivant etc… mais à chaque fois que je quitte un concurrent le peloton s’éloigne devant ! C’est fini... je coupe mon effort ! Je me retrouve dans un groupe de 4, on roule pas mal mais pas assez pour revenir. Dans la montée d’Arzay le groupe explose, je monte avec de bonnes sensations cardio mais des jambes en plein travaux. Je passe seul au sommet, je récupère en descente, mais arrivé en bas… un boulet… avec le vent je n’entends pas ce que dit le signaleur, mais il m’indique physiquement d’aller à droite…….Ah si j’avais étudié ou reconnu le parcours… où si j’avais collé au peloton… me revoilà lancé pour un tour de piste… quelques kms après l’erreur de route je m’arrête avec un partenaire d’infortune (qui devait être derrière moi dans la descente) auprès d’un signaleur, il n’est pas du coin et ne semble pas connaître le tracé, il nous indique juste de continuer dans le sens de la course plutôt que de faire demi-tour, et on obéit sagement, parce qu’on aime ça pédaler contre le vent ! Je m’arrête au signaleur suivant, pas mon collègue. Me voilà seul donc, en mode foncier pour finir la 2ème boucle. En repartant vers le point de départ, donc en roulant vers le nord-ouest, je souffre un peu moins du vent du Sud, mais faut bien s'accrocher quand même ! Je repars à appuyer sur les pédales, pour faire les 23 derniers kms à 40 de moyenne. Je suis rattrapé par les juniors, 2 échappées AG2R, c’est beau de se faire doubler par des vrais cyclistes ! Ensuite je suis doublé par un groupe de poursuivants, mené par qui ? des AG2R... puis 5 minutes plus tard par un autre groupe d’une douzaine de coureurs. Je m’accroche à ce dernier, sans trop de difficultés, je ne sais pas si j’ai le droit mais je ne pense pas gêner. Puis voyant que ça tourne bien, en 2 rangées, celle de droite qui remonte et celle de gauche qui descend, je m’incruste pour faire le job, par politesse… sauf qu’arrivé en pointe on me fait comprendre que je n’ai rien à foutre là (« dégage ! », « tu dois pas rester dans les roues ! » etc…), donc je sors gentiment et je les laisse entre péteux. Il me reste 4 kms, tranquillou ! 85 kms au lieu de 65, et 33.4 de moyenne, ça fait un bon entraînement, et une 1ère expérience bonne à prendre ! Sur le parking je retrouve Fabien et Antoine, qui avaient deviné pour mon tour bonus, puis qui m’expliquent alors la chute de Yann, au sprint ! J’oublie rapidement les kilomètres en trop et ce foutu vent, je ne peux m’empêcher de relativiser et penser qu’en étant pas dans le peloton j’ai peut-être évité la chute, justement car je connais les compétences de Yann en placement et j’aurais tout fait pour le coller ! On voit à ce moment l’ambulance passer. Heureusement il n’a pas grand-chose, c’est costaud un Isérois ! Ensuite je croise mon collègue de galère, qui m’explique que le 2ème cycliste à avoir chuté est son frère, donc il file le rejoindre aux urgences. Je retrouve Julien, qui me donne plus de détails sur ce sprint, et la rafale de vent qui a provoqué l’écart. Je vais rendre le transpondeur, j’avale quelques tranches de pain d’épice bienvenues et je me casse, sans aucune déception, l’esprit du devoir accompli, conforté dans l’idée que le physique ne fait pas tout, loin de là. Il y a du boulot, mais ça me va, ma feuille de route s’étale sur plusieurs années. Le commentaire de Fabien : (A venir) |
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