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Une semaine de vélo en provenceAh la Provence ! Ses champs de lavande, ses routes vallonnées, et son fameux "Géant", le sieur Mont-Ventoux !
Direction Banon, capitale du fromage du même nom, une sorte de St-Marcellin enrobé dans une feuille de châtaignier. Véro se chargera d'en faire l'acquisition afin d'éduquer mon palais inculte. Et je confirme : le Banon, c'est vachement bon ! Puis, cap sur Revest-du-Bion d'où l'on aperçoit le Ventoux en point de mire. Pendant une dizaine de kilomètres, la route serpente au cœur d'innombrables champs de lavande. C'est bien simple, où que le regard se porte, il ne voit rien d'autre.
Evidemment, en septembre, les fleurs ont été coupées et ce n'est pas aussi beau qu'en pleine saison. Après nous être renseignés, c'est vers la fin juin qu'il faudrait aller traîner ses roues pour s'en mettre plein les yeux. Après le 14 juillet, c'est déjà trop tard.
Premier constat à l’issue de cette sortie : la région est très vallonnée et parfois désagréablement ventée ! Les portions de plat sont quasi inexistantes et, après 80 km, sans même avoir franchi un seul col, mon altimètre m'indique un dénivelé proche de 1000 mètres !
Le lendemain matin (lundi) je décide de suivre un itinéraire baptisé "le pays de Forcalquier à vélo". Première anecdote après la traversée d’Aubenas les Alpes, un minuscule village haut perché où il n'y a rien de particulier à découvrir (c'est bien simple, le panneau de sortie d'agglomération se situe 200 mètres à peine après le panneau d'entrée !) mais que l'on atteint par une toute petite route où un vélo et une voiture se croisent à peine. Cette particularité topographique sera à l’origine de mon plus bel effort de la semaine. J’entame l’ultime côte avant de rejoindre une route plus large lorsque j’entends un camion arriver dans mon dos. Comme le chauffeur ne peut pas me doubler, je me retrouve à grimper comme une bête, à plus de 20 km/heure, le cœur poussé à son max, pendant 3 bonnes minutes, pour ne pas trop ralentir le 19 tonnes qui me colle au derrière !
Lors de cette immersion cycliste dans les allées bondées du marché, je croise un individu qui m'interpelle en voyant le maillot de TVS :
Après une journée de « repos » passée notamment à visiter la citadelle de Sisteron en compagnie de Véro, j’enfourche à nouveau ma bicyclette pour une sortie montagnarde avec, pour apogée, la montagne de Lure située à plus de 1700 mètres d'altitude. D'abord une portion plutôt descendante jusqu'à Sisteron, un peu de plat ensuite le long de la Durance puis dans la vallée du Jabron avant d'attaquer les 25 kilomètres d'ascension entre le village de Valbelle et le Signal de la Lure. Presque une heure et demie de grimpette sur une route complètement déserte (seulement quatre voitures croisées et pas une seule pour me dépasser !) au point de se demander si l'on est pas tombé dans la 4ème dimension ! Au sommet, le paysage à des allures de Mont-Ventoux avec, tout de même, un peu plus de végétation.
Le Ventoux que l'on aperçoit justement depuis le Signal de la Lure et qui sera d'ailleurs l'objectif de ma dernière sortie. Bilan de cette 3ème escapade : 80 km supplémentaires (ça devient une manie !) et 1500 mètres de dénivelé ! Les vacances touchent à leur fin et le moment est venu de s'attaquer au Géant de Provence, situé à 75 kilomètres de St-Etienne les Orgues. Pour cette virée particulière et toujours impressionnante (je redoutais notamment le vent au sommet) Véro a prévu de partir en voiture 1 heure et demi après moi pour me rejoindre dans la montée et en profiter ainsi pour réaliser l'un de ces fameux reportage-photos dont elle a le secret. Après une cinquantaine de kilomètres, j'atteins le village de Sault, point de départ de la montée. Certes, l'ascension du Ventoux par Sault est bien moins prestigieuse que par Bédoin ou Malaucène (Sault étant situé 500 mètres plus haut que les deux communes sus-citées) mais elle n'en demeure pas moins éprouvante et tout aussi fréquentée. Je croiserai près de 200 cyclistes lors de mon ascension, dont près de la moitié faisait partie d'un bataillon de l'armée venu parfaire sa condition physique (c'était d'ailleurs étonnant de croiser autant de gars avec des coupe-vent kakis !). Le Ventoux par Sault, c'est tout de même 25 kilomètres de montée continue, la première moitié avec des pentes moyennes tournant autour de 6% et la seconde (après Chalet Reynard) avec des passages à plus de 10%.
Les choses se gâtent en revanche dans la dernière portion, entre Chalet Reynard et le col des tempêtes. Fidèle à sa tradition, le Géant de Provence est une nouvelle fois la proie de vents violents. Par bonheur, celui-ci souffle plutôt de dos que de face, me permettant de continuer à progresser à une vitesse respectable, c'est à dire avec toujours au moins deux chiffres au compteur !
Les jambes et le dos font de plus en plus mal et il faut vraiment se pousser au cul pour tenir bon jusqu'au sommet.
Quant au dernier virage, il se révèle toujours aussi piègeux : comme deux ans auparavant (lors de ma première ascension du Ventoux), saisi par une violente bourrasque, je ne parviens pas à conserver ma trajectoire et fini tout à gauche de la chaussée (voir le film de Véro en bas de page!). Le temps d'enfiler manchettes et coupe-vent et c'est reparti pour une descente-plaisir jusqu'à Sault (en gardant tout de même un pied déchaussé dans les 300 premiers mètres pour éviter une éventuelle chute liée aux rafales de vent).
Véro, qui n’en est plus à une prouesse près, en profitera même pour me filmer tout en roulant ! Et quand on pense que nous sommes censés délivrer des conseils de sécurité routière, il y a du soucis à se faire !
TROIS PETITS FILMS LORS DE LA SORTIE DU MONT-VENTOUX
Dans le Ventoux (11,9 Mo)
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