Par Franck P
C’est le jour de la grimpée chronométrée du Relais du Mont du Chat : un peu plus de 13 bornes d'ascension à environ 10% de moyenne, un truc pour pur grimpeur.
Eddy (qui n’est pourtant pas un « pur grimpeur ») a décidé de s’aligner et je le retrouve au départ, paré d’un superbe maillot et cuissard rouge vif avec des inscriptions en lettres dorées (qui me rappelle un peu la tenue de Cipollini période Saeco).
Comme les organisateurs proposent l’essai de vélos à assistance électrique (ça c’est véridique !), je me dis que je vais en louer un, que ça me permettra de suivre Eddy sans forcer et ainsi l’encourager sur la fin de son ascension.
Je grimpe donc tranquille avec mon V.A.E et me poste à deux ou trois virages du sommet, en attendant de voir Eddy débouler.
Et le voilà justement qui arrive, au bout d’une longue ligne droite, ceint de son beau maillot rouge.
Je le laisse passer devant moi et pars dans son sillage, donnant de la voix pour l’encourager. Je fais attention à ne pas trop le coller et lui laisse même prendre quelques encablures d’avance, me disant que, avec l’assistance électrique, je risque de revenir trop rapidement dans sa roue… sauf que le bougre va drôlement vite, bien plus vite que je ne l’aurais cru !
Je pousse l’assistance au maximum, me plie sur mon vélo pour gagner en aérodynamisme et appuie comme un fou sur les pédales pour tenter de revenir sur lui, mais Eddy, avec son simple vélo de course, avance à une allure si infernale que non seulement je ne lui reprends pas un pouce de terrain mais, en plus, je le vois s’éloigner inexorablement, en danseuse, développant une puissance parfaitement ahurissante.
Je le rejoins finalement au sommet alors qu’il a déjà franchi la ligne depuis au moins 30 secondes. Je suis presque plus essoufflé que lui. Certes, Eddy est aussi rouge que son maillot mais pas spécialement épuisé et plutôt très satisfait de sa performance. C’est alors que son temps est annoncé dans la sono, par le speaker : 46 minutes et des poussières, soit le meilleur chrono jamais réalisé dans cette grimpée, et avec pas moins de 7 à 8 minutes d’avance sur les grimpeurs les plus réputés de la région, les Serge Garnier et compagnie ! Incroyable ! Extraordinaire !
Je félicite Eddy, un peu incrédule tout de même face à l’exploit qu’il vient de réaliser, et lui conseille de s’inscrire désormais sur toutes les grimpées chronométrées de la région, certain qu’il va ramener des bouquets toutes les semaines…
Et voilà. Je me réveille peu après, me souvenant vaguement qu’Eddy évoquait son départ imminent pour rejoindre le tournage d’une pub dans laquelle il devait jouer son propre rôle, celui d’un champion cycliste…
Bref, je ne sais pas pourquoi mais, cette nuit, Eddy était une star du vélo, ni plus, ni moins !
P.S : Allez Eddy, avoue, t’avais pris quoi ?
P.S 2 : pour la petite anecdote, la nuit suivante, j'ai rêvé de Laurent Dufaux, invité sur un talk-show télévisé pour venir témoigner de sa triple amputation (ravage du dopage ?), déboulant sur le plateau vêtu d’un maillot Mapeï, mais avec la main droite et tout l’avant-bras gauche « manquants » et avec une prothèse en plastique à la place de la jambe gauche. Sympa, quoi… Je crois qu’il faudrait que j’arrête les soirées arrosées !
Ah quand le prochain bouquin, j'attends avec impatience ton nouveau roman... Ne pas perdre ton temps sur le Wiki à parler de mon mari et des coureurs de TVS mais, consacre le à écrire pour de vrai.
Ceci dit, c'est un plaisir de te lire.
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