Course de la Saint-Pierre à Crest

Par Vincent
Le 24/06/2012

Ça monte dans la Drôme

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Dans l'ascension à flanc de montagne

Magnifique course en ligne d'une seule boucle de 85km à travers la Drôme ensoleillée et vallonnée.


A 9 heures ce dimanche, il manquait 7 points à Vincent pour monter en 2ème catégorie. Sans gloire, le Poulidor de TVS prend pour la quatrième fois de la saison une belle mais frustrante 2ème place , au sommet du pas de Lauzin :

Les commentaires de Vincent :

Je me doutais que la Drôme était femelle, mais pas à ce point… Ce fut notre toute première rencontre. Elle m’a offert cet arrangement un beau dimanche de juin. Radieuse qu’elle était dans son habit jaunâtre teinté de brun et de couleur claires comme on en voit sur les pierres des maisons perchées, radieuses et fières, dans le pied d’une montagne qui surplombe les vallées fraîches. Si Patrick y est né, je me demande par quel miracle il a pu se détacher de cette région chaude, chaleureuse et affriolante. Dès mon arrivée, l’air sentait bon la Provence, et cette Drôme m’asséchait autant la gorge que la vue d’une belle femme (rousse de préférence) qui aurait enfilé sa tunique d’Adam et Eve.

Samedi, en fin de soirée, alors que je dégrafais les vignes (le soutien-gorge en dentelle fine posé sur les formes de Madame Drôme), la France baissait son froc et prenait la fessée. Avant de m’endormir à Barsac, près de Die, je fais les comptes après cette montée de Savoyères ratée : il me manque tout juste 7 points. Autant dire que mes chances sont faibles pour monter en 2ème caté avant de rentrer au pays. De plus, la chaleur m’épuise et je me sens vidé, par les 8 km de course de l’après-midi (je suis rentré de la course, et je suis reparti sans rien avaler ni boire, on aura fait mieux niveau récup).

Au petit matin, la poésie me monte au nez lorsque de la fenêtre de la chambre, je contemple le tableau qui se dresse devant moi. Dès lors je cherche les mots fulgurants qui viendront embellir ces compte-rendus dominicaux que je tente vainement de vous servir en apposant mon nez rouge pour aiguiller le temps qui passe, apaiser les tensions et vous divertir un peu et pour vous détourner de la finalité mortuaire qui nous attend tous d’ici peu (c’est Pascale qui le dit…). Compte-rendus que je tente souvent de limiter à l’aspect purement sportif, en enfilant ma combinaison TVS (sous laquelle je ne ne vous explique même pas) mais dans lesquels je me perds un peu trop souvent sur des détails extra-compétitifs dont je m’excuse de vous imposer la lecture trop fréquente. Sur cette fenêtre je cherchais donc l’idée fulgurante qui serait le point d’orgue de ce compte-rendu implacable où la délicatesse nacrée du style se dispute à l’analyse de course austère au lyrisme glacé…. Et l’idée m’est venue…

« Une course longue, c’est comme faire l’amour : il faut y aller par petits coups pour mieux en jouir à la fin » : je ne sais plus si c’était Walter Godefroot ou moi qui a inventé cette citation, toujours est-il qu’elle s’accorde parfaitement à la course de Crest.

J’arrive sur les lieux un brin en retard, et la queue est longue pour les inscriptions. Cinq minutes avant le départ, j’enlève seulement le vélo de la voiture.
Le départ est donné. Les vingt premiers kilomètres sont paisibles à travers la vallée. Une seule attaque à signaler, donc je reste tout en queue de peloton et profite encore du paysage. Je fais bien attention de mouliner un maximum pour garder de la souplesse. Je me replace juste avant le début du long faux plat qui nous conduira en haut du premier col. La montée s’établit en deux temps (voir le profil).
Avant la petite descente, un groupe se détache, je saute dans les roues et bascule dans le bon wagon. Piégé, Julien (UC Voiron) ramènera un petit groupe, et le peloton se présente à l’attaque des derniers kilomètres d’ascension longue mais peu pentue.
En haut du premier col, je suis dans le bon paquet mais je me rends compte que mon patin de frein est collé à la jante. Je ralentis pour le dévisser au max (gâchette campa) mais il touche encore un peu, étant complètement désaxé. Je détends alors le câble au maximum et décide de me passer du frein avant. Mais une roue carbone derrière, ça freine que dalle. Je l’ai compris dans les épingles, faisant 2 bouts de droit sans gravité.
Je rentre en bas dans la vallée. Nous avons fait 70km. Les jambes sont lourdes, et déjà les forces en présence m’impressionnent un peu. Vincent du Team Vercors semble très à l’aise, il a attaqué au pied du premier col et semble très serein et bien placé devant. Je vide mes poches au maximum et reste à discuter paisiblement avec Julien en queue de peloton (environ 25 coureurs). En effet aucune attaque à signaler, un rythme soutenu mais relativement agréable, sans à-coups.
Vient alors le faux plat qui amène au pas de Lauzin. Je me replace dans les 10 premiers, mais une attaque d’un jeune coureur provoque une vague qui m’enferme sur la gauche et me fait retourner à ma place de dernier. Je sens que mes jambes ne répondent plus trop, alors je ne tente pas de remonter plus que ça.
A deux kilomètres de la fin, je déborde le peloton, mais un camion se gare à peine et je dois freiner pour l’éviter, perdant donc tout le bénéfice de l’effort.
Dernier kilomètre, les pourcentages augmentent soudainement. Vincent du Vercors accélère en tête et quelques uns se dégagent de la masse suante du peloton. Avec Julien, on se dit que l’on pourrait faire un effort, étant venu de loin pour participer à cette belle course.

Alors nous faisons des écarts sur la chaussée, nous accélérons, nous freinons, pour doubler un par un tous ceux qui ont déjà fait tomber le petit plateau et n’avancent plus. Tout le monde est mort, finalement je n’étais pas le seul, et mes jambes répondent à peu près. Je me rassois à 500m de la ligne, dans la dernière épingle, alors que Julien vient de dérailler, rageant…
Nous venons de passer le gros du peloton. A ce moment-là, je suis 10ème, et Vincent ainsi que bon nombre de poursuivants, sont assez loin. Je me fais mal et relance après l’épingle en faisant tomber une dent. Mon allure est étrangement bien supérieure à celle des autres coureurs, alors que nous sommes à 300m de la ligne. Il ne me reste que 6 coureurs à passer. Aux derniers 100 mètres, on se bat pour la 4ème et 5ème place. A hauteur de ces deux coureurs, je retombe une dent pour les dépasser et ne pas être suivi.

J’ai alors en ligne de mire à quelques mètres les deux qui viendraient compléter le podium. Sur la même allure, je leur reprends du terrain et passe, au raz du bas-côté, presque épaule contre épaule, le jeune coureur qui avait attaqué dans la vallée. Vincent passe la ligne et je crains que les deux derrière ne sprintent dans les derniers 30m. En réalité, ils n’ont pas pris ma roue, et je termine deuxième, très essoufflé certes, mais terriblement déçu de ma bêtise également. Sans présager des forces de Vincent, je suis quasiment persuadé, au vu de mes 500 derniers mètres, qu’en étant placé correctement au pied de la dernière bosse, j’aurais largement pu prétendre à la victoire.

Mais voilà, encore une deuxième place, la 4ème en 3 mois de course. Je monte en deuxième catégorie en ayant fait le minimum syndical, sans la moindre victoire à apporter à TVS en cette première moitié de saison. En tout cas un grand coup de chapeau à l’organisation et au club de Crest qui nous a apporté à tous beaucoup de joie sur ces belles routes. Si cela m’est possible, je reviendrais avec le plus grand plaisir l’an prochain avec l’avantage de connaître le parcours.

Ainsi s’achève la saison des courses en ligne. En effet, contrat rempli, je ne pense pas rempiler samedi à Autrans (n’en déplaise à Clément), pour débuter dans ce nouveau peloton. A moins que monsieur le président participe, et je me ferai un plaisir de lui servir de poisson pilote pour le conduire au sprint qui paraît déjà inévitable.
Je vous salue bien bas, mes chers amis de TVS et autres coursiers de l’Isère, et vous donne donc rendez vous début septembre. Tchao.

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Clement25 juin 2012, 18:51

Rendez-vous à Autrans Vincent !!

Franck P25 juin 2012, 22:24

Bravo Vincent. Même si ce n'est "qu'une" deuxième place, il fallait déjà aller la chercher. Maintenant, tu sais ce qu'il te reste à faire : mieux te placer dans un paquet !

Patrick25 juin 2012, 22:53

Vincent, à ton age j'en ai fait aussi des tas de secondes places en courant comme tu le décris là !
Une règle de base : Quelque soit ton état, toujours préparer les arrivées le mieux possible, car c'est un vrai boulot qui s'apprend, et en plus, souvent on est plus costaud que ce que l'on pense. Et puis ce qui compte, ce n'est pas d'être fort ou pas, mais c'est d'être plus fort que les autres et tu verras, les forts sont souvent moins forts que prévu sur la fin... En tout cas, bravo, tu es costaud, mais ceux qui ont roulé avec toi le savaient avant !
Super de voir Pierre à nouveau sur les courses. Pierre, tu testes la préparation aux courses par les courses ? Tu verras, ca marche, à condition de ne pas vouloir en faire trop trop vite...

Radu26 juin 2012, 11:59

Vincent, contrairement à ce que tu dis dans ton CR, tu as BEAUCOUP apporté à TVS. Bravo pour cette belle saison et pour la montée en 2e catégorie. Je te souhaite un bel été dans ta Normandie et à très bientôt. N'oublie pas que le calendrier du mois de septembre est bien rempli avec notamment la grimpée de Prapoutel.

Franck P26 juin 2012, 21:54

Et, pour rebondir sur ce que dit Radu, si tu n'as pas (encore) apporté de victoire (je te rassure, t'es pas le seul dans ce cas !), tu as en revanche apporté pas mal de vie sur ce Wiki et des récits de course désormais attendus par la communauté Ufolep de l'Isère !

vincent26 juin 2012, 23:59

Merci messieurs pour vos messages chaleureux. J'attends de recevoir des mails de protestation pour me limiter à des comptes rendus uniquement sportif, sans récit introductif, mais j'avoue que j'aurais du mal...
Le wiki est un sacré facteur d'émulation, de partage et de contact. En venant ici j'ai sans doute choisis les couleurs vertes et bleues grâce à la visibilité du site. Mais coté sportif comme humain, je suis loin de regretter mon choix.
Mon cher Radu, pour Prapoutel, cela reste à voir, car cela tombe le jour du Regional CLM, alors.... Mais loic m'avait signalé Dimanche qu'il tombait le jour de la Bastille, à vérifier donc.

JP Lyon27 juin 2012, 09:27

pour répondre à Franck P., des récits de course attendus par la communauté Ufolep de l'Isère... mais aussi des départements limitrophes !!!!!

HERVE UC COGNIN27 juin 2012, 11:05

DES RECITS DE COURSES ATTENDUS PAR LA COMMUNAUTE UFO DE L'ISERE, DES DEPARTEMENTS LIMITROPHES ET AUSSI PAR TOUS LES AGES... N'EST CE PAS VINCENT:) PAPY DE CRAS
FELICITATION POUR TA MONTEE EN DEUX ET TON BRIN DE PLUME ENTRE ANDRE BRETON ET DESPROGES

Vincent27 juin 2012, 11:26

Hervé, merci tout d'abord. Très heureux de voir que vous avez le goût de la bonne littérature. Vous savez je suis culturellement de la même époque que vous et vénère conjointement Alexandre Vialatte, le bon Boris Vian, un grain d'Aragon et bien sur le maître Desproges, le roi des mots. Les jeunes, lisez ça en écoutant du Brassens et vous verrez l'été sera bon, et la drague sera douce sur les plages de sable chaud.Ca repose à peut pres autant que de pédaler. A bientôt les jeunes ;)

Radu27 juin 2012, 18:35

Vincent, il y a des plages de sable chaud en Normandie ? J'y cours !

Karl28 juin 2012, 12:25

Bravo Vincent! encore une fois tu étales ton talent, cette capacité a t'échapper presque toujours jusqu'à l'arrivée et ca, c'est vraiment impressionnant. Il va falloir nous trouver un nouveau leader en 3 pour l'an prochain.

Radu28 juin 2012, 13:38

Karl, tu cherches un leader ? Tu sais maintenant ce qu'il te restes à faire... Avec la course que tu as faite à Albenc, tu n'a plus le droit de te poser des questions !

vincent29 juin 2012, 18:14

Je partage l'avis de Radu. Karl, tu as le profil type du coureur ufolep. Vif et bon finisseur. Tu te faufiles dans le peloton. Il faut que tu joues les arrivées groupées. Gabriel pourrait davantage prendre les échappées ou tenter des coups dans les finish, car je sais pour rouler avec lui, qu'il est capable de faire très mal dans les relances. D'ailleurs Gabi, coches la course de la Saint Pierre dans le calendrier 2013. Elle sera pour toi. J'y ai pensé: pas trop de pourcentages, mais jamais plat, et une arrivée en cote. Tu perds 5 kilos et si tu la gagnes, je te paye un tonneau de bière.

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