Sur les routes augeronnes

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  • Jeudi 12 avril: sortie velo sous le temps variable de Normandie. Deux jours après l'arrivée de la Semi-classique Paris-Camenbert, je décide d'emprunter les routes vallonnées du circuit final.

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Je vais essayer de vous faire un rapide saut dans le Pays d'Auge, cette région qui s'étend de la côte (Deauville, Trouville), au sud de l'orne, et donc la caractéristique principal reste son relief accidenté, avec de nombreuses cotes abruptes, flanquées sur de petites routes protégées, au milieu des champs de pâturage.

N'ayant plus fait de longue sortie depuis un mois, je décide de me lancer sur une sortie d'environ 4h, reprenant le circuit final du Paris Camenbert, avec sa succession de cote intéressantes.

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           Pierre Luc Périchon, vainqueur à Vimoutiers de l'édition 2012, dans le long faux plat de l'arrivée

Il fait gris depuis 2 jours (un classique ici) et je pars un peu tard, chargé de nourriture dans les poches, ayant peur de me retrouver en fringale comme au Cucheron il y a un moins à Grenoble. Je ressors du garage mon vieux BH Lautaret que l'on m'avait offert lors de mes 13 Printemps, et qui roule encore, je ne sais par quel miracle. Un cadre bien rigide en alu, des roues qui ne tourne pas longtemps. Bref, une masse de 13 kilos (avec les bidons)parfait pour se faire les pâtes.
C'est partit, les 20 premiers km sont une successions de faux plats qui m’amènent doucement mais surement vers Orbec, à l'Est de Lisieux, capitale du Pays d'Auge.

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C'est un classique en Normandie, la circulation est quasi inexistante. Sur un bel enrobé, et en position de contre la montre, on avale sans peine, vent 3/4 dos, les 15km de plat qui nous amènent à la première vraie difficulté, la cote de Canapville, longue de 2km, à 6% de moyenne. Les jambes sont bonnes, et je relance même au sommet, avant de descendre vers Vimoutiers et de passer la mythique ligne d'arrivée de la Semi Classique.

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Une fois dans cette belle ville froide, on oblique à droite pour attaquer la première cote du fameux triptyque Hunière-Moulin Neuf-Champeaux. La Hunière est usante, avec 500m de faux plat à environ 6%, avant d'attaquer les 500 derniers mètres à 14% de moyenne.

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Au sortir de cette belle bosse, on redescend vers Vimoutiers avant d'entamer les petites routes au coeur de la Normandie profonde, celle de Jacques Anquetil (oui les jeunes ont des références d'une autre époque). Dominant la vallée, alors qu'une petite pluie fine vient buriné les traits encore frais de mon visage bronzé par le soleil Isérois, on observe la cote du moulin neuf (700m à 15% de moyenne, dont 200m à 17%) qui se profile, et les jambes ont déjà mal...

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Une fois au sommet, on bascule tranquillement (en soufflant comme un buffle certes) vers le village où tout à commencé, et qui a fait la réputation d'un pays tout entier. Un village que les ricains, du haut de leur building tout de verre et d'acier, nous envie avec hargne, je veux parler du village de Camembert bien sur.
Camembert, sa laiterie, son musé historique et ses vaches bien sur, et ses maisons typique de l'architecture régionale. Le colombage vous connaissez?

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Pédaler ici, c'est aussi sentir. L'odeur des laiteries, des cidreries et des pâturages donnent une toute autre saveur à l'effort solitaire qui peut pourtant paraitre ennuyeux.
Mes jambes sont bonnes à la mi parcours, les coups de cul se montent en force sur la selle. Sauf les Champeaux, dernière grosse difficulté du coin. Une longue cote de près d'un kilomètre qui monte crescendo pour finir par ses 500 derniers mètres affreux à 17% de moyenne. Une pause au sommet s'impose pour grignoter...mais pas trop longtemps, aux vues des panneaux un peu glauques.

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Je suis à 63km, les jambes tiennent le coup. je décide d'envoyer les watts sur les portions planes (entre Vimoutiers et Livarot...oui la route des fromages ) à environ 40km/h, sans trop de vent. J'en profite pour me ravitailler et observer les belles bâtisses et quelques châteaux, haras du coin, et m'arrête faire la bise chez une vieille amie dont les grands parents possèdent un fameux manoir entouré de douves...sublime.

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Après un coup de barre vers le kilomètre 90, je vide mes poches et reprend du poil de la bête, bien décidé de faire monter la moyenne durant la dernière heure. Je donne tout dans la dernière bosse et bataille sur le plat pour rouler à bloc. Une fois passé les 29km/h de moyenne en arrivant près de lisieux, je sauvegarde les données du compteur et décide de finir les 5 derniers kilomètres en roue libre, même si, à mon grand étonnement, il m'en restait encore. Je constate que, comme par le passé, après 3h30 d'effort, les jambes tournent "presque" toute seules, si le corps est bien alimenté, et les kilomètres défilent plus vite à ce niveau d'avancée.
Résultat des comptes: une belle journée de redécouverte d'un coin que j'avais délaissé depuis 2 ans, une agréable sensation de force dans les cotes raides (environ 1300m de dénivelée positive. Plate la Normandie? ) et une belle résistance à la longueur.

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J'espère vous avoir fait un peu voyager dans ma contrée exotique

Franck P13 avril 2012, 21:22

Beau reportage, Vincent. Et effectivement, les bosses normandes n'ont rien à envier à l'Alpe d'Huez ou au Galibier... Bon, d'accord, la longueur n'y est pas, mais les pourcentages, eux, sont impressionnants !

Patrick14 avril 2012, 21:49

Merci, beau reportage et belle sortie !
Ca fait quand même un bon paquet de côtes à plus de 15% ! Tu as fait des détours pour les prendre, ou alors les normands sont du genre pressés d'arriver en haut de leurs collines et ce type de pente est courant ?
Sinon, à Vaison la Romaine il y a un fromager au top (mof, meilleur ouvrier de France, terme que j'ai appris à connaitre avec la chartreuse mof, et sans modération), et on lui a acheté un camembert au calvados (on aurait dit qu'il était pané). C’était vraiment bon. Bref si on n'a pas trouvé de cote 17%, on aura au moins trouvé du camembert !

Vincent15 avril 2012, 01:10

Mon cher Patrick,
Vous auriez dû, non seulement acheter à ce brave artisan un camembert du calvados, mais aussi prendre un bon trou normand avant le désert (glace nappée de calva, la chartreuse de chez moi).
Pour en revenir au relief. Les normands aiment pas passer trop de temps sur les routes pour rejoindre leur champs où vagabondent leurs troupeaux. Ce qui fait que les cotes sont souvent courtes (dépassent rarement le kilomètre)mais, selon le relief, relativement pentues. Le Pays d'Auge c'est la partie la plus vallonnée de la Normandie (avec la suisse normande aussi, au sud de la Manche, qui l'est encore plus peut être) donc tu enchaines les montées et les descentes, si, bien sur, tu ne veux pas passer dans le creux des collines, près des nid de rivières. Il n'est donc pas rare d'enchainer en quelques kilomètres, deux raidillons. Les 3 que j'ai pris en photo à 15%, elles s'avalent en l'espace de 15km environ, et tu ne fais pas vraiment de détours pour grimper la même colline par un autre versant. En moyenne les cotes sont pentues donc, souvent autour des 9 ou 10 %, et on grimpe forcement, dans une sortie, une "grosse" cote...mais rien à voir avec les pourcentages de la bastille pour autant.
Ceci dit, dommage que le temps ou les Pantani, Armstrong, Rubiera qui venaient sur Paris Camenbert, soit un peu lointain, car je te jure que le profil de la course n'a rien à envier aux ardennaises. Tout est question de popularité.

Laurent15 avril 2012, 10:43

Message reçu... Pour 2013, stage TVS en Normandie!


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Page créée le 13/04/12 par Vincent, mise à jour le 15/04/2012 10:43 par Laurent